Après 30 jours de détention, le tribunal russe refuse de libérer le montréalais Alexandre Paul de Greenpeace

0

Trente jours après la violente saisie du navire Arctic Sunrise dans les eaux internationales au nord de la Russie, le tribunal régional de Mourmansk a refusé de libérer sous caution l'activiste montréalais de Greenpeace, Alexandre Paul, portant ainsi le nombre d'appels de libération sous caution refusés à 18. Les cas des 12 détenus restants, dont celui du Canadien Paul Ruzycki, devraient être entendus plus tard aujourd’hui et la semaine prochaine.

Alors que les 30  membres de l'équipage du Arctic Sunrise arrivent à leur trentième jour de détention, près de 10 000 personnes descendront dans les rues dans le cadre de  100 événements ayant lieu dans 36 pays afin de demander la libération immédiate des activistes. Au Canada, des manifestations auront lieu à Toronto, Montréal et Vancouver.(1)

« Il y a maintenant 30 jours que notre navire a été saisi et que nos 30 amis et collègues ont été arrêtés. Ils sont accusés de piraterie, une charge absurde qui peut entraîner un maximum de 15 ans de prison, a expliqué le directeur général de Greenpeace International, Kumi Naidoo. Les 30 militants et membres de l'équipage de l’Arctic Sunrise luttaient pour nous tous, défendant un environnement fragile et un climat en pleine crise. Nous devons maintenant lutter avec eux. » 

« Leur détention est une attaque contre toutes les personnes ayant voulu, à un moment ou à un autre, exiger un meilleur avenir pour elles et leurs enfants. Ces 30 individus sont maintenant des prisonniers d'opinion et leur sort est la responsabilité de tous », a ajouté M. Naidoo.

De nombreuses personnalités internationales, dont plusieurs du monde politique et de la société civile, ont déjà exprimé leurs inquiétudes concernant les 30  membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise. Parmi ces gens, on compte la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, qui a demandé leur libération la semaine dernière, ainsi que la chancelière allemande, Angela Merkel, qui s'est adressée directement au président russe, Vladimir Putin.  

Hier, 11 lauréats du prix Nobel de la paix ont envoyé des lettres au président russe pour lui demander la libération immédiate des activistes. Pour sa part, John Carlos, légende olympique, a profité du 45e anniversaire de son action pacifique aux Jeux olympiques de Mexico, lorsqu'il a levé le poing sur le podium, pour réclamer qu'on libère sans tarder les 30 militants et membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise. La semaine prochaine, le Parlement du Royaume-Uni débattra de la détention des activistes et décidera du mode d'intervention qu'il adoptera. Le ministre des Affaires étrangères du Canada ne s'est toujours pas prononcé sur la question. 

« Il est plus que temps que le gouvernement Harper réponde à nos demandes de rencontre urgente et que le ministre Baird tranche en faveur des lois internationales au nom des citoyens canadiens détenus illégalement en Russie, a affirmé Patrick Bonin, Responsable de la campagne Climat-Énergie et Arctique de Greenpeace Canada. Greenpeace n’est pas au-dessus de la loi, mais ces 30 braves hommes et femmes ne sont pas des pirates et cette accusation totalement disproportionnée vise clairement à décourager les manifestations pacifiques. »

Le mois dernier, un tribunal russe a accusé 28 activistes de Greenpeace, un photographe pigiste et un vidéo journaliste pigiste de piraterie après qu'ils aient manifesté pacifiquement contre le forage pétrolier dans l'Arctique sur une plateforme de Gazprom dans la mer de Pechora. S'ils sont reconnus coupables, l'infraction est passible d'une peine maximale de 15 ans de prison. Le tribunal régional de Mourmansk a ordonné que les 30 militants et membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise soient détenus au moins jusqu'au 24 novembre pendant que les autorités du pays enquêtent sur les allégations qui pèsent contre eux. Les avocats chargés de la défense des 30 personnes ont interjeté appel contre leur détention.

 

Source: Greenpeace

Partager.

Répondre