Des groupes environnementaux québécois interpellent l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ)

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Photo de Flcelloguy – Wikipedia commons

En marge du cinquième congrès annuel de l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) se déroulant actuellement à Montréal, des organisations de protection de l’environnement demandent à l’APGQ de les rencontrer afin de discuter ensemble du rôle qu’entendent jouer les représentants des secteurs gazier et pétrolier dans la lutte aux changements climatiques. Ces groupes ont écrit une lettre ouverte au président de l’APGQ, monsieur Michael Binnion, l’invitant à un dialogue transparent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

S’adressant directement au président de l’APGQ, André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique (AQLPA), interroge l’industrie,   « Sachant que le ministre des Finances du Québec est votre conférencier principal, les groupes environnementaux souhaitent ardemment apprendre comment vos entreprises vont participer à la réduction de 25 % des émissions de GES d’ici 2020 au Québec telle que proposées par le gouvernement ». 

Dans le contexte de plus en plus critique du réchauffement planétaire, la réduction de l’utilisation des hydrocarbures s’impose de toute urgence. Le dernier rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est sans équivoque quant aux changements climatiques en cours, à la responsabilité des activités humaines (en particulier de l’exploitation des carburants fossiles) et à la trajectoire catastrophique dans laquelle nous sommes engagés. « Nous ne comprenons pas comment on peut aujourd’hui exploiter du pétrole et du gaz, au Québec, comme partout ailleurs dans le monde, sans contribuer à empoisonner le climat et à dérégler le fonctionnement des cycles naturels et l’intégrité des écosystèmes sur lesquels repose la vie sur terre », déclare Marie-Claude Lemieux, directrice pour le Québec du Fonds mondial pour la nature – WWF-Canada.

« Nous peinons à comprendre comment, dans les circonstances, la construction de nouvelles infrastructures d’extraction et de transport d’hydrocarbures est conciliable avec nos responsabilités envers la préservation du climat », a ajouté Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace.

« Il faut rappeler les conclusions du dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son World Energy Outlook (2012) qui affirme que “pas plus du tiers des réserves prouvées de carburants fossiles ne peut être consommé avant 2050, si l’on veut limiter la hausse des températures mondiales en deçà de 2 degrés”, a tenu à souligner Steven Guilbeault, Directeur principal d'Équiterre.

En conclusion, les groupes ont déclaré au président Binnion “Si vous êtes prêts à discuter de ces enjeux en toute transparence, vous trouverez en nous des interlocuteurs respectueux et intéressés. À défaut, vous comprendrez qu’il nous sera impossible de cautionner des projets qui contribueront au dérèglement du climat mondial et à l’endettement irréversible de notre génération et des suivantes ».

 

Source: Les signataires : 

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace

André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique (AQLPA) 

Marie-Claude Lemieux, directrice pour le Québec du Fonds mondial pour la nature – WWF-Canada 

Steven Guilbeault, directeur principal d'Équiterre 

Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki 

Christian Simard, directeur général, Nature Québec

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