Le développement des biocarburants ne doit pas compromettre la sécurité alimentaire, selon le CSA

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Photo de adamr – FreeDigitalPhotos

Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale met en avant l’appui aux politiques et aux investissements pour les petits exploitants.

Au terme d'une semaine de délibérations intenses, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) a insisté sur le lien entre biocarburants et sécurité alimentaire, en affirmant que la "réalisation progressive du droit à une alimentation adéquate pour tous" doit être une considération prioritaire dans le développement des biocarburants.

Le CSA, l'instance intergouvernementale et multipartite la plus importante à l'échelle mondiale pour la sécurité alimentaire et la nutrition, a déclaré que le développement des biocarburants "ne doit pas compromettre la sécurité alimentaire, et doit considérer en particulier les femmes et les petits exploitants".

La réunion qui s'est déroulée du 7 au 11 octobre a rassemblé près de 750 personnes, dont plus de 130 délégations des gouvernements, 100 organisations de la société civile et 50 du secteur privé. Le CSA a également convenu de l'importance de l'intégration de la petite agriculture familiale dans les politiques et stratégies nationales et la recherche visant à renforcer les investissements et le développement durable.

Les petits exploitants, pêcheurs et autres communautés dont les moyens d'existence dépendent de la petite agriculture dans les pays en développement constituent l'essentiel des 840 millions de victimes de sous-alimentation chronique dans le monde, selon le rapport des Nations Unies sur la faim paru dernièrement, l'État de l'insécurité alimentaire dans le monde.

 

Opportunités et risques

Sur le thème des biocarburants et de la sécurité alimentaire, le CSA, informé par un rapport du Groupe d'experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition, a fait remarquer que le développement des biocarburants présentait "tant des opportunités que des risques d'ordre économique, social et environnemental", en fonction du contexte et des pratiques. "Dans certains cas, la production actuelle crée une rivalité entre agrocarburants et cultures vivrières", a-t-il ajouté.

Le CSA a encouragé la FAO et d'autres partenaires à chercher des moyens d'aider les pays à renforcer leur capacité d'évaluer leur situation à cet égard, sans perdre de vue les préoccupations de sécurité alimentaire à l'échelle mondiale, régionale et nationale, et les droits fonciers légitimes.

"Les Gouvernements et autres acteurs compétents sont invités à réviser – s'il y a lieu – les politiques de biocarburants selon des évaluations équilibrées à fondement scientifique des opportunités et des risques qu'ils peuvent présenter pour la sécurité alimentaire", a souligné le Comité.

Le CSA a en outre exhorté les partenaires de recherche et développement en biocarburants à améliorer leur efficacité, aussi bien du point de vue des ressources que des procédés, et à concevoir des solutions adaptées aux besoins de toutes les parties prenantes, y compris celles des pays les moins avancés, ainsi que des femmes et des petits agriculteurs qui ont le plus besoin d'accéder à des services énergétiques modernes.

Le CSA a rappelé qu'il existe dejà des accords et instruments internationaux sur le thème, entre autres les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (VGGT); les Directives volontaires à l'appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale; les Indicateurs de durabilité pour la bioénergie du Partenariat mondial sur les bioénergies (GBEP) et l'Approche de la FAO sur la bioénergie et la sécurité alimentaire (BEFS).

 

Investissement dans les petites exploitations

Sur le thème des investissements dans la petite agriculture, le CSA a adopté une recommandation invitant les gouvernements, ainsi que les organisations de petits exploitants, la société civile, le secteur privé, les institutions de recherche et les partenaires internationaux du développement, à collaborer pour "édifier une vision propre au pays" conçue pour doper les investissements dans la petite agriculture.

Le CSA a recommandé aux pays d'examiner la manière dont les politiques, stratégies et budgets des secteurs agricole, urbain et rural pourraient favoriser l'accès des petits exploitants aux biens de production, aux marchés locaux, nationaux et régionaux, à une formation appropriée, à la recherche, technologie et aux services d'appui agricole – en particulier pour les femmes.

La petite agriculture sera mise à l'honneur en 2014 durant l'Année internationale de l'agriculture familiale.

Le CSA a en outre abordé un vaste éventail d'autres questions visant à soutenir les efforts d'éradication de la faim chronique et de l'extrême pauvreté, notamment des investissements agricoles responsables et la sécurité alimentaire dans les situations de crise prolongée. Ces débats devraient se poursuivre au cours des mois à venir dans le cadre de consultations régionales.

A la fin de la semaine, Gerda Verburg (Pays-Bas) a été élue Présidente du CSA pour un mandat biennal, succédant à Yaya Olaniran (Nigéria).

 

Source: FAO

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