Les familles des activistes canadiens emprisonnés en Russie pressent Ottawa d’intervenir

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Lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui sur la colline parlementaire, les familles des deux activistes canadiens emprisonnés à Mourmansk, en Russie, se sont jointes à Greenpeace et à Amnistie Internationale pour interpeller le gouvernement fédéral. Ils ont demandé au ministre des Affaires étrangères, John Baird, d'intervenir publiquement pour assurer la libération des 30 détenus et d’utiliser toutes les avenues politiques possibles pour que cesse cette détention illégale.

« Le mois passé, mon fils a manifesté pacifiquement contre les forages pétroliers en Arctique », a expliqué Nicole Paul, la mère du Montréalais Alexandre Paul. « Il ne se battait pas contre la Russie, il luttait pour prévenir une catastrophe environnementale. Il a agi ainsi pour attirer l'attention de la population sur  l’exploitation du pétrole en Arctique qui menace les générations présentes et futures. C’est un héros et il mérite toute l'aide et la protection que le gouvernement devrait lui fournir. »

Depuis la saisie du navire Arctic Sunrise de Greenpeace et l'arrestation des 28 activistes et des deux journalistes-pigistes, les 30 détenus ont attiré beaucoup d'attention politique. Le gouvernement hollandais a entrepris des actions en justice auprès du Tribunal international du droit de la mer; le premier ministre britannique, David Cameron, la chancelière allemande, Angela Merkel, la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, l'ancienne secrétaire d'État américaine, Hilary Clinton, ainsi que la Commission européenne et 11 lauréats du prix Nobel se sont exprimés publiquement sur la situation. Plus près de chez nous, le ministre des Relations internationales du Québec, Jean-François Lisée, a aussi appelé les autorités russes a libérer le plus rapidement possible les détenus.

Le gouvernement canadien a envoyé des diplomates à Mourmansk et fourni des services consulaires, mais ne s'est toujours pas prononcé sur la question.

« Le gouvernement du Canada a joué un rôle déterminant dans la libération de John Greyson et de Tarek Loubani, et peut en faire tout autant pour la libération de Paul Ruzycki et d'Alexandre Paul, a dit Joanna Kerr, directrice générale de Greenpeace Canada. Nous demandons au ministre Baird de prendre position pour défendre ces deux Canadiens et faire respecter la loi internationale. »

« L'arrestation et la détention des 28 activistes et des deux journalistes pigistes violent le droit international en matière de droits de la personne, lequel protège les droits essentiels à la liberté d'expression et à la manifestation pacifique, a affirmé Alex Neve, secrétaire général d'Amnistie Internationale Canada. Le Canada peut et doit assurer que les droits des 30 militants et membres de l'Arctic Sunrise soient protégés en exigeant que les autorités russes les libèrent immédiatement et mettent fin aux tentatives non fondées de les poursuivre au criminel pour hooliganisme. »

Paul Ruzycki et Alexandre Paul sont tous deux détenus au moins jusqu'au 24 novembre et risquent de demeurer emprisonnés avant procès au délà de cette date. Selon le comité d'enquête russe, les deux Canadiens seront accusés de hooliganisme, une charge passible d'un maximum de sept ans de prison. La semaine dernière, le Parlement européen a qualifié ces accusations de « disproportionnées », insistant sur le fait qu'elles représentent également une « menace à la démocratie, à la liberté d'expression et à la liberté de manifestation ».

Le hooliganisme n'est pas reconnu en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer comme étant un motif valable pour aborder ou arrêter un navire dans une zone économique exclusive, là où l’arrestation a eu lieue. Sur la base de la Convention, la saisie de l'Arctic Sunrise ainsi que  l'arrestation et la détention subséquentes des 30  membres de l’équipage est illégale. C’est d’ailleurs pourquoi des actions en justice ont été entreprises par le gouvernement hollandais auprès du Tribunal international du droit de la mer. Le Canada et la Russie ont tous deux signé et ratifié cette convention.

« Mon fils n'est ni un pirate ni un hooligan. C'est un homme de coeur et un citoyen consciencieux qui défend l'environnement depuis 15 ans », a déclaré Nicole Paul.

Aujourd'hui, Greenpeace et les familles de Paul Ruzycki et d'Alexandre Paul ont lancé une pétition demandant au ministre Baird et au gouvernement fédéral de faire tout en leur pouvoir pour assurer la libération des deux hommes. Une pétition internationale exigeant la libération immédiate des 30 militants et membres de l'Arctic Sunrise a déjà été signée par plus de deux millions de personnes dans le monde.

 

Source: Greenpeace Québec

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