Principaux enjeux énergétiques du Québec : à chacun sa vision

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés : Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, économie québécoise, changements climatiques

 

Photo de Qurren – Wikipedia commons

Comme vient de le confirmer le 5e rapport de la GIEC d'évaluation sur l'évolution du climat, le réchauffement climatique ne peut plus être ignoré. Augmentation importante du prix du pétrole, bouleversements associés à l'exploitation des hydrocarbures, l’économie québécoise est directement touchée par les changements climatiques. Les décideurs politiques doivent d’urgence adapter leurs actions en fonction de ces changements. C’est pourquoi le gouvernement du Québec a lancé une vaste démarche de consultation publique liée au dossier de l'énergie. Quel est son bilan? Différents organismes se sont prononcés.

 

L'élaboration d'un nouveau virage énergétique ne va pas s’avérer une tache facile. Pour le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement (RNCREQ), plus qu’une politique énergétique, "c’est un véritable projet de société qui est attendu". À l’image de SWITCH, l’Alliance pour une économie verte au Québec, le RNCREQ voit la nouvelle politique énergétique comme une stratégie globale de réduction de la dépendance au pétrole. "Nous croyons que la réduction de la consommation de pétrole, dans une perspective de transition vers une économie verte et de lutte aux changements climatiques, doit être l’orientation principale de la future politique énergétique du Québec", affirme Karel Mayrand, un des porte-parole de SWITCH et Directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. Selon SWITCH, une économie verte est la solution idéale pour lutter contre les changements climatiques tout en soutenant l’économie québécoise.

 

"Il existe plusieurs options du côté de la substitution des énergies fossiles et polluantes par des sources d’énergie locales, propres et renouvelables", déclare Philippe Bourke, directeur général du RNCREQ. Pour ce faire, le RNCREQ pense que le gouvernement devrait miser sur la sensibilisation à l’environnement de la population québécoise. Si le RNCREQ reste confiant sur le changement potentiel de la politique énergétique, son inquiétude vient surtout du temps indéfini que ces changement vont prendre versus l’urgence d’agir.

 

L’association de l’aluminium du Canada (AAC), quant à elle, s’inquiète. "Alors que le prix de l’énergie a diminué partout dans le monde où l’on produit de l’aluminium, le tarif L payé par les alumineries du Québec a continué d’augmenter à contre-courant. L’industrie de l’aluminium québécoise ne pourra croître pour assurer son avenir si le tarif L n’est pas ajusté aux coûts de l’énergie au niveau mondial", a soutenu M. Jean Simard, président-directeur général de l’Association de l’aluminium du Canada (AAC) devant la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec (CÉÉQ).  L’AAC estime que l’aluminerie est le pilier de l’économie québécoise. Assurer sa pérennité revient donc à assurer une prospérité économique du Québec, selon l’AAC. Curieusement, en investissant dans les barrages hydro-électriques, l’AAC estime investir dans la réduction des GES au niveau planétaire. "L’industrie de l’aluminium contribue largement à l’économie du Québec et à la réduction des émissions de GES au niveau mondial", a déclaré M. Simard.
 

Enfin, l’association des Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ), mise sur une politique avant tout "économique".

Tout comme SWITCH et l’AAC, l’association considère que "l'approvisionnement énergétique du Québec est un enjeu hautement stratégique qu'il faut placer au premier rang des priorités politiques". En revanche, pour MEQ, "les énergies fossiles ne doivent aucunement être exclues des politiques de développement durable". De plus, l’association déclare : "pas de réduction des émissions de gaz à effet de serre sans rentabilité". Quant à la réduction des GES de 25%, ciblée par le gouvernement, la MEQ demande au gouvernement de "renoncer à l'augmentation de la cible de 25 % qui est irréaliste, d'un point de vue économique comme d'un point de vue technique".

 

Source: GaïaPresse

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