Usine d’engrais à Bécancour : Équiterre demande la création d’un fonds de 50 millions de dollars pour l’agriculture écologique

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Photo de NightThree – Wikipedia commons

Sidney Ribaux, le directeur général d’Équiterre a plaidé aujourd’hui pour la création d’un fonds de 50 millions de dollars pour permettre une réduction de l’utilisation d’engrais de synthèse au Québec. Ce fonds devrait être administré par un organisme indépendant qui aurait son siège social dans le Centre du Québec. Monsieur Ribaux a fait cette recommandation lors des audiences que tient le BAPE à Bécancour sur le projet d’IFFCO-Canada de construire une usine d’urée au coût de 1,2 milliard de dollars.

L’urée est un engrais fait à partir de gaz naturel. Alors que les agriculteurs québécois utilisent 400 000 tonnes de ce produit annuellement, l’usine en produirait entre 1,3 et 1,6 millions, alors que la balance serait exportée. Le projet émettrait entre 575 000 et 678 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES)  par année. De plus, on estime qu’environ 500 000 tonnes de GES sont émises annuellement lors de l’épandage d’engrais, uniquement au Québec.

« Bien que la production locale d’urée aurait l’avantage de soumettre cette usine aux plus hautes normes environnementales et de réduction des GES au monde, elle favoriserait également sa commercialisation et son utilisation, alors qu’il faut, au contraire, la réduire drastiquement. En effet, entre 27 et 47 % des émissions directes et indirectes de N2O (un puissant GES) d’une ferme provient de l’épandage d’engrais de synthèse », explique M. Ribaux. 

Plusieurs pratiques sont actuellement utilisées au Québec afin de réduire l'usage d'engrais azotés, notamment l'agriculture biologique, les engrais verts, et la réduction des superficies en monoculture de maïs. Le fonds que propose Équiterre aurait le mandat de financer des projets de recherche et de formation pour favoriser ces pratiques et l’émergence de nouvelles approches allant dans ce sens.

Selon IFCCO Canada, la phase de construction de l’usine procurera aux gouvernements du Québec et du Canada des retombées fiscales de plus de 50 millions de dollars. Équiterre propose d’investir cette somme pour faire du Centre du Québec un lieu d’expertise mondiale sur les méthodes de réduction d’engrais de synthèse en agriculture.

Dans son mémoire, Équiterre a également plaidé pour que le Québec adopte un plan d’action permettant l’atteinte de son objectif de réduction de 25 % des émissions de GES d’ici 2020. Il serait beaucoup plus facile d’évaluer l’impact d’un projet majeur comme celui d’IFCCO Canada si l’ensemble des mesures, incluant celles en agriculture par exemple, étaient connues.

 

Source: Équiterre

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