Commission parlementaire sur le projet d’Enbridge : une « mascarade » ?

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés : Ligne 9B, Enbridge, pétrole issus des sables bitumineux, GES, comission parlemantaire

 

Les intervenants – Photo de Marina Tymofieva

Alors que le Canada s’est vu récompensé d’un énième prix fossile lors de la Conférence des Parties de Varsovie (COP19), il n’est pas si étonnant de constater que les préoccupations environnementales sont exclues de la commission parlementaire sur le projet d’Enbridge, qui a débuté cette semaine.

 

Plusieurs groupes citoyens, sociaux et environnementaux se sont réunis ce matin pour déplorer les conditions anti-démocratiques de la commission, qui refuse de prendre en considération l’opinion publique.

 

Une dizaine de porte-parole de groupes environnementaux présents ont insisté sur le fait d’appuyer les organismes citoyens qui ne sont pas du tout représentés dans le processus. Les lettres de refus reçues par ces organismes évoquent souvent la même raison : un manque de place!

 

Une commission bâclée

Alors qu’elle a débuté cette semaine, la commission se termine déjà le 5 décembre. Plus étonnant encore, son rapport sera publié le lendemain matin. « Habituellement, la rédaction d’un tel rapport dure des mois. Là, on se demande s’ils ne vont pas le rédiger pendant la nuit », a déclaré Jacques Tétreault du  Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL).

 

Double discours du gouvernement

Le gouvernement Marois affirme vouloir réduire les impacts environnementaux au Québec. Par exemple, 516,1 millions de dollars seront investisdans une stratégie d’électrification des transports.

De façon plus générale,le gouvernement s’est engagé à réduire de 30 % la consommation de pétrole d’ici 2020, et de 60 % d’ici 2030. Cette promesse semble pourtant incohérente avec la volonté de renforcer l’exploitation des hydrocarbures au Québec. 

 

Les intervenants – Photo de Marina Tymofieva

Les citoyens, directement concernés

Pour le projet d’Enbridge, on estime à 7,9 mégatonnes de GES émises par les 300 000 barils de pétrole transportés vers l’est de Montréal chaque jour. Pourtant, le président des activités canadiennes de Valero Energy-Ultramar, Ross R. Bayus, a venté mercredi les mérites écologiques d’un pétrole de l’Ouest « plus propre », car il a « moins de soufre », et « moins de contaminants ».

 

La table est mise pour TransCanada?

TransCanada a récemment annoncé qu’elle poursuit, elle aussi, l’élaboration d’un nouveau projet d’oléoduc. L’Oléoduc Énergie Est d’une longueur de 4 500 kilomètres transportera environ 1,1 million de barils de pétrole brut par jour de l’Alberta et de la Saskatchewan vers des raffineries de l’est du Canada, soit 3 fois plus que la ligne 9B d’Enbridge. « On s’attend à ce que ce soit au moins aussi compliqué de participer aux futures audiences sur le projet de TransCanada », a affirmé Jérôme Normand d’ENvironnement JEUnesse.

 

Pour conclure, Anne-Marie Saint-Cerny de la Société pour Vaincre la Pollution a déclaré : « Ou bien la commission est une mascarade, dans ce cas, qu’ils l’assument en disant que les décisions ont déjà été prises, ou bien ils sont intéressés à entendre les citoyens. Dans ce cas-là, faites de la place! Votre devoir est d’écouter! ».

 

Source: GaïaPresse

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