Le Japon se range parmi les mauvais joueurs

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Par Catherine Gauthier


Mots-clés : Japon, nucléaire, charbon, GES, climat, COP19, Varsovie, société civile, Fukushima, énergie

 

Alors que des rumeurs circulaient hier, c’est maintenant officiel : vendredi matin à 10h, heure de Tokyo, le Japon a annoncé une nouvelle cible de réduction de 3,8 % d’ici 2020 par rapport aux émissions de 2005. Cette cible représente en fait une augmentation de 3,1 % des émissions par rapport à l’année de référence de 1990 !

 

La société civile réagit

Le Japon s’était déjà engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 25 % par rapport à 1990 pour la même période. Cette décision du cinquième plus grand émetteur de GES au monde survient alors que se déroule la conférence de l’ONU sur le climat à Varsovie. Pour les ONG de la jeunesse, cette décision est totalement irresponsable et devrait être revue à la lumière des impératifs de la science et de la justice.

Pour Wael Hmaidan, directeur du Réseau action climat international, « les nouvelles cibles du Japon sont scandaleuses. Cela aura un impact grave et négatif sur les négociations. [traduction libre] » Il a également ajouté que l’inaction du Japon est perçue comme une gifle au visage de ceux qui souffrent des effets des changements climatiques tels que ceux qu’on voit aux Philippines.

À Varsovie, la société civile s’attendait à davantage d’efforts de la part de la troisième économie mondiale.

 

Un virage énergétique sombre

La politique climatique du Japon a longtemps reposé sur l’énergie nucléaire, une tendance qui a été brusquement renversée il y a deux ans, lorsqu’un important tremblement de terre et un tsunami ont secoué Fukushima.

Faisant fi du débat national qui s’est déroulé suite à l’incident de Fukushima, une poignée de hauts responsables du Japon ont choisi de promouvoir les énergies telles que les centrales électriques de pointe au charbon et un mécanisme de compensation bilatérale comme éléments centraux de leurs politiques. La population avait plutôt choisi de faire la promotion des énergies renouvelables.

Pour le porte-parole du Réseau action climat au Japon, Kimiko Hirata, « mettre un terme à l’énergie nucléaire n’est pas une raison légitime pour abaisser sa cible [de réduction des GES]. Il y a des pays qui se donnent des cibles ambitieuses en passant d’une énergie nucléaire aux énergies renouvelables. [traduction libre] »

 

S’acheter une bonne conscience ?

Au même moment, le Japon a promis 16 milliards de dollars US d’ici 2015 pour venir en aide aux pays en développement. Or, on sait que des réductions importantes de GES sont nécessaires pour éviter le pire dans les pays en développement.

Le Japon est l’un des pays qui a le plus bénéficié de l’utilisation des combustibles fossiles. Les ONG de la jeunesse estiment que les pays développés ne peuvent pas demander au reste du monde de résoudre les problèmes climatiques par eux-mêmes, alors que les pays les plus responsables et les plus en mesure de modifier leurs comportements refusent de réduire leurs propres émissions.

 

Source: GaïaPresse

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