Les récoltes augmentent pour la troisième année consécutive en RDP de Corée, mais la malnutrition chronique persiste

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Photo de U.S. federal government

Selon une évaluation conduite en République démocratique populaire de Corée par deux institutions des Nations Unies, la production d'aliments de base est en hausse dans ce pays pour la troisième année d'affilée.

Cependant, bien que les taux de malnutrition des enfants soient en baisse constante depuis 10 ans, le rapport constate que la proportion d'enfants ayant des retards de croissance dus à la malnutrition durant les 1000 premiers jours de leur vie demeure élevée et que les carences en micro-nutriments sont particulièrement préoccupantes.

La mission d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire conduite conjointement par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) s'est rendue dans les neuf provinces agricoles entre fin septembre et début octobre, pour la récolte annuelle des céréales principales.

La production alimentaire totale de 2013 est estimée à environ 5,03 millions de tonnes (riz usiné compris), soit 5 pour cent de plus que l'an dernier. En dépit de cette amélioration, la situation de sécurité alimentaire reste précaire, puisque 84 pour cent des ménages ont une consommation alimentaire tout juste suffisante ou insuffisante

Notant que des problèmes logistiques considérables compromettaient le fonctionnement du système public de distribution des produits alimentaires, la mission a exprimé des inquiétudes quant à la rapidité et à la régularité des distributions. Les familles comptent de plus en plus sur les marchés, sur des mécanismes informels de troc et sur d'autres formes d'échanges pour accéder à la nourriture, en particulier dans les zones urbaines.

«Bien que la production agricole soit en progression constante, le système alimentaire de la RDP de Corée reste extrêmement vulnérable aux chocs, et il existe d'importantes pénuries, en particulier d'aliments riches en protéines», a dit Kisan Gunjal, économiste à la FAO et co-directeur de la mission. «Pour promouvoir une consommation accrue de protéines et inverser la tendance à la baisse de la production de soja, il convient d'augmenter le prix payé aux producteurs.»

Depuis 1998, le PAM a produit, en partenariat avec le gouvernement, des aliments composés enrichis et des biscuits nutritifs pour les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes. Le PAM a recommandé que les crèches utilisent un nouvel aliment composé à base de riz, de soja et de lait pour réduire les retards de croissance et l'émaciation.

«Il est essentiel d'améliorer la diversité et la qualité des aliments fournis à travers le réseau d'institutions pour enfants si l'on veut améliorer leur nutrition», a déclaré Dierk Stegen, le Directeur du bureau du PAM en RDP de Corée. «Nous voulons produire ce composé à base de riz, de soja et de lait, mais nous n'y parviendrons que si nous recevons un appui suffisant des donateurs.»

 

Aperçu de la situation des cultures

Malgré un léger recul des superficies ensemencées, la production agricole totale de 2013/14 devrait augmenter, grâce aux conditions météorologiques généralement favorables qui ont été bénéfiques pour la production de riz.

La production cumulée des coopératives agricoles, des parcelles en pente et des jardins potagers, telle qu'elle a été estimée par la mission, comprend la récolte de la campagne principale de 2013 et les prévisions concernant la récolte des cultures précoces de 2014. Les pluies torrentielles très précoces tombées en juillet et en août ont compromis les rendements de maïs et de soja, mais n'ont guère eu d'incidence sur le paddy.

Le rapport a estimé les besoins d'importations céréalières à 340 000 tonnes pour la campagne de commercialisation 2013/14 (novembre/octobre). À supposer que l'on atteigne l'objectif officiel d'importation de céréales, qui est de 300 000 tonnes, il manquera encore 40 000 tonnes pour couvrir les besoins durant la campagne de commercialisation en cours.

Même s'il s'agit du déficit vivrier le plus faible qui ait été enregistré depuis plusieurs années, il faudra le combler par des achats supplémentaires du gouvernement et/ou par une aide internationale pour éviter que le nombre de personnes sous-alimentées augmente au cours de cette campagne de commercialisation.

 

Recommandations

Pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition, il faudrait un appui national et international pour promouvoir des pratiques agricoles durables, des prix et des marchés favorables aux agriculteurs et une mécanisation plus poussée des travaux agricoles.

En ce qui concerne la nutrition, le rapport recommande d'orienter les efforts vers la diversification des régimes alimentaires et l'amélioration des pratiques d'alimentation des jeunes enfants et des femmes, au moyen de stratégies axées sur le changement des comportements, la réforme des marchés et la promotion de l'élevage et de la production halieutique. Il conseille aussi d'améliorer le traitement de la malnutrition aiguë sévère et modérée, ainsi que les pratiques d'hygiène et d'assainissement.

 

Source: FAO 

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