Changements climatiques et biodiversité : à quoi ressembleront la faune et la flore dans 50 ans?

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Changements climatiques, biodiversité, Québec, Ouranos, Colloque du CSBQ 2013

 

Photo du Gouvernement du Québec – Wikipedia commons

Il existe des liens étroits entre le climat et la biodiversité. En effet, la répartition des espèces à l’échelle continentale dépend directement du climat. Néanmoins, à cause des changements climatiques, l’aire de répartition des espèces pourrait bien changer. À quoi ressemblera l’environnement qui nous entoure dans le futur? Des chercheurs associés au consortium Ouranos se sont posé la question et ont présenté leurs résultats de recherche lors du Colloque 2013 du Centre de la science de la biodiversité du Québec, du 11 au 13 décembre, à Montréal.

 

Paradoxe de la biodiversité nordique

Afin de trouver une réponse, l’équipe de recherche de Dominique Berteaux, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique, a modélisé la répartition géographique actuelle de plus de 700 espèces d’arbres, de plantes, d’amphibiens et d’oiseaux.

« Il existe un fort gradient de biodiversité au Québec, car le climat change du sud vers le nord », explique le professeur à l’UQAR. « Selon nos modèles, les espèces auront tendance à se déplacer vers le nord, ce qui renforce l’hypothèse de paradoxe de la biodiversité nordique. »

Autrement dit, dans un contexte de changement climatique, on s’attend à une augmentation future de la biodiversité dans les écosystèmes nordiques. Plusieurs espèces viendront qu’à trouver des conditions favorables à leur survie au-delà de leur limite territoriale actuelle.

Outre le déplacement des aires de répartition des espèces vers le nord, qui se passe à une vitesse moyenne de 40km par décennie, d’autres scénarios sont également possibles. « Certaines espèces, comme le message de Caroline, pourraient immigrer au Québec. L’aire de répartition de l’iris versicolore pourrait prendre de l’expansion. Sans oublier que d’autres espèces pourraient disparaître », souligne Dominique Berteaux.

 

Des espèces qui prennent trop de place

Outre le déplacement de la faune et la flore, les changements climatiques pourraient empirer certains problèmes environnementaux, comme c’est le cas pour l’expansion du roseau commun, la plante la plus envahissante des marais nord-américains.

« Les conditions climatiques actuelles sont déjà favorables à l’expansion du roseau et les changements climatiques ne devraient qu’amplifier le phénomène », avertit Claude Lavoie, directeur de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval.

Selon le modèle développé par le scientifique, environ la moitié des frayères à grand brochet et à perchaude du fleuve Saint-Laurent est à risque d’envahissement par le roseau.

 

Prolifération de maladies

La prolifération de maladies est également un facteur à surveiller, comme c’est le cas pour la maladie de Lyme, caractérisée par des symptômes semblables à ceux de la grippe, mais pouvant aussi mener à des problèmes neurologiques plus sévères, voir même la paralysie.

La maladie est causée par une bactérie, Borrelia burgdorferi, qui est transmise par un vecteur, la tique à pattes noires, pour qui l’hôte préféré est la souris à pattes blanches.

Un autre projet de recherche mené par Virginie Millien du département de biologie de l’Université McGill a permis de constater que les changements climatiques favorisent l’expansion de l’habitat de la souris à pattes blanches.

Les résultats de l’étude devraient permettre de sensibiliser les représentants du secteur de la santé sur les risques associés à la maladie, affirme l’équipe de chercheurs.

 

Source: GaïaPresse

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