Le Québec doit refuser l’arrivée du pétrole sale

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Photo de Sanao – Wikipedia commons

Dans son mémoire sur l’inversion du flux de l’oléoduc 9B d’Enbridge présenté aujourd’hui en commission parlementaire, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) recommande au gouvernement de s’opposer à la venue et à l’utilisation au Québec du pétrole bitumineux et du pétrole de schiste. Tiré en grande partie du rapport de recherche publié en septembre dernier par l’AQLPA et Greenpeace, le mémoire rappelle d’importantes données techniques sur les risques et impacts liés à la venue au Québec du pétrole de l’Ouest et tient compte de l’ensemble du cycle de production, du puits à roue, incluant la production, le transport et l’utilisation du coke de pétrole (petcoke), un déchet de raffinage produit en grande quantité lors du traitement du pétrole bitumineux.
 

L’AQLPA recommande une véritable évaluation environnementale du projet d’oléoduc d’Enbridge. Cette évaluation doit inclure toutes les facettes, dont l’impact sur les changements climatiques ainsi que les impacts liés au transport du pétrole, à son raffinage, et à la production de déchets de raffinage comme le petcoke. « L’inversion du flux de la ligne 9B n’est pas simplement un changement de direction dans un bout de tuyau. Il est question ici de l’arrivée au Québec du pétrole lourd et sale des sables bitumineux. Le Québec doit comprendre l’énorme différence entre le pétrole léger plus propre que nous utilisons présentement et le pétrole lourd, bien plus polluant, que les pétrolières canadiennes veulent nous imposer. En accueillant ce pétrole, le Québec deviendrait complice d’un des plus grands désastres environnementaux de la planète » déclare André Bélisle, président AQLPA.

Une troisième recommandation porte sur la Politique de mobilité durable. Cette dernière devrait inclure une norme sur la teneur en carbone des carburants qui exigera l’étiquetage et favorisera l’approvisionnement en pétrole à faible teneur en carbone. La norme devra être basée sur l’ensemble du cycle de vie des carburants (extraction, transport, raffinage, résidus et combustion finale du produit et de ses résidus). 

En attendant les résultats d’une véritable analyse environnementale du projet d’Enbridge, l’AQLPA croit que le gouvernement devrait:

  • Adopter un plan permettant une réduction significative de la consommation de pétrole dans les transports au Québec (-30% d’ici 2020 et -60% d’ici 2030);
  • Adopter un plan de lutte aux changements climatiques qui permet de réduire les émissions en territoire québécois de 25% sous les niveaux de 1990 d’ici 2020;
  • Adopter une Politique sur la qualité de l’air au Québec;
  • Refuser de céder aux pressions de l’entreprise Enbridge et du gouvernement canadien qui visent à limiter au minimum l’évaluation environnementale et les considérations éthiques liées à ce projet;
  • Élaborer une politique pour l’élimination de l’utilisation du coke de pétrole au Québec;
  • Tenir une évaluation environnementale par le BAPE sur le projet de cimenterie de Port-Daniel qui deviendrait un des plus grands consommateurs de pétrole de coke.

« Les retombées économiques marginales de ce projet ne font tout simplement pas le poids face aux impacts en matière de sécurité, santé publique, qualité de l’eau, émissions de gaz à effet de serre (GES), de SOet d’autres polluants atmosphériques. Ce projet n’est qu’un des jalons de la course à l’or noir qui nous maintient dans une stratégie énergétique passéiste et indéfendable sur le plan environnemental » ajoute Sophie-Anne Legendre, analyste à l’AQLPA et rédactrice du rapport AQLPA-Greenpeace.

 

LIENS PERTINENTS :

Mémoire AQLPA « Inversion du flux de l’oléoduc 9B d’Enbridge – Pourquoi le Québec doit dire non »

Rapport AQLPA-Greenpeace « Tout ce que vous devez savoir sur la venue du pétrole de l’ouest au Québec »

 

Source: AQLPA

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