Manifeste pour tirer collectivement profit de notre pétrole : tentative échouée d’associer le pétrole et l’environnement

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés : Manifeste pour tirer collectivement profit de notre pétrole, exploration pétrolière, économie québécoise, risques environnementaux

 

Photo de Flcelloguy – Wikipedia commons

C’est hier qu’a été rendu public le « Manifeste pour tirer collectivement profit de notre pétrole », signé par onze personnalités dont l’ancien Premier ministre du Québec Bernard Landry et l’ancienne ministre des Finances Monique Jérôme-Forget. Sans surprises, les organismes environnementaux se sont révoltés.

 

Le Canada, qui a déjà hérité d’un énième Prix Fossile lors de la Conférences des parties (CdP) à Varsovie, a récemment confirmé son rôle de « délinquant environnemental » (selon l’AQLPA) après la soumission de sa « Sixième communication nationale sur les changements climatiques » conformément à ses obligations relatives à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). 

 

Pourtant, les auteurs du Manifeste sont en faveur de l’exploitation pétrolière au Québec et veulent freiner l’importation du pétrole. Ceci permettra, selon eux, de « régler le déficit commercial » québécois. « Sachant que le gouvernement du Québec a dit non à l’exploitation du gaz de schiste au Québec et que les risques et coûts technologiques et environnementaux risquent d'être très semblables, c’est à n’y rien comprendre. Le ratio coûts-bénéfices d’une telle exploitation est infiniment marginal », déclare Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre.

 

De façon paradoxale, les signataires affirment vouloir « développer de nouvelles alternatives de consommation d’énergies plus vertes et plus respectueuses de l’environnement », tout en soutenant que « fermer la porte à l’exploitation du pétrole québécois serait irresponsable ». 

 

Les auteurs promeuvent la nécessité d’un débat équilibré. Or, rappelons-nous de la commission parlementaire sur le projet d’Enbridge en novembre dernier, où les organismes citoyens n’ont pas eu le droit d’assister au processus, car jugés « non concernés » par l’affaire.

 

« Exploiter notre pétrole tout en respectant l’environnement » semble être une idée forte du Manifeste. Il ne définit cependant pas de solutions claires quant à la protection de l’environnement liée à l’exploration pétrolière.

 

Dans son communiqué, le RNCREQ a déclaré que « les signataires du Manifeste devraient prendre conscience que la réduction de la consommation de pétrole permet de réaliser des gains économiques, sociaux et environnementaux non seulement plus importants, mais surtout immédiats ».

 

La porte-parole du mouvement Tache d'huile, Maude Prud'homme, a éxprimé ses inquiétudes concernant l'absence de consultations publiques dans les projets pétroliers, déjà en stade d'avancement. « L'exemple de la Norvège que présente le manifeste est dans un contexte totalement différent du golf du Saint-Laurent. Nous ne sommes pas préparés aux risques de l'exploitation pétrolière en mer. Or, il n'y a pas d'exploitation sans risque, a-t-elle ajouté. Est-on prêt à le prendre et mettre en péril notre approvisionnement en eau potable? » a conclu Mme Prud'homme.

 

Source: GaïaPresse

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