Modèle énergétique au Québec : l’heure est aux choix

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : CDHAL, Centr’ERE, Coalition Saint-Laurent, Coalition vigilance oléoducs, énergie, pétrole, économie, environnement

 

La stratégie énergétique du Québec 2006-2015 adoptée par le gouvernement du Québec n’était que la « pointe de l’iceberg » du développement du gaz et du pétrole,  suspecte Lucie Sauvé, directrice du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté.

« On parle de “notre” pétrole comme levier économique. On renforce le paradigme d’une énergie massive distribué par un monopole. On dit du Saint-Laurent qu’il est une source de richesse avec ses hydrocarbures. Heureusement, nous avons aussi assisté à un réveil important d’une citoyenneté inquiète », indique la professeure à l’UQAM lors du premier événement public de la campagne « Énergie pour qui et pour quoi? Une analyse critique de notre modèle énergétique », organisé par le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL).

 

Pétrole responsable, vous dites?

Malgré un contexte financier non favorable et malgré les risques exposés lors d’évaluation environnementales stratégiques, trop de projets vont de l’avant, déplore Lucie Sauvé. Ce fût notamment le cas avec les barrages de la Romaine et c’est ce qui est en train de se produire avec les travaux d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz dans le golfe du Saint-Laurent.

« De plus, ce ne sont pas toujours des spécialistes [environnementaux]qui prennent les décisions politico-économiques. Certains parlent même de notre pétrole comme du pétrole “responsable” », ironise Mme Sauvé en faisant référence au Manifeste pour l’exploitation du pétrole au Québec, signé, entre autres, par l’ex-premier ministre Bernard Landry.

« Les experts s’entendent pour dire que nous n’avons pas les connaissances nécessaires pour aller de l’avant avec l’exploitation des hydrocarbures dans le Saint-Laurent. Nous ne sommes pas prêts non plus à gérer une éventuelle marée noire, sans compter le cadre réglementaire inadéquat et l’absence d’acceptabilité sociale », ajoute Danielle Giroux, porte-parole de Coalition Saint-Laurent.

 

Choisir le pétrole… ou tout le reste!

Marie-Josée Béliveau, porte-parole du Comité vigilance oléoducs, faisait partie de la délégation québécoise qui s’est rendue à Fort McMurray en Alberta l’été dernier afin de participer à la « Healing Walk », une marche passive contre les sables bitumineux.

« Nous n’avons pas conscience de cette menace réelle qui [pèse sur nous]. Accepter les projets d’oléoducs, c’est accepter les projets des sables bitumineux », fait-elle valoir.

Lors d’une intervention, une citoyenne de la Rive-Sud, Monique Hains, qui est également vice-présidente de l’organisme Ciel et Terre, a insisté sur le fait qu’il fallait se sortir de notre vision dogmatique où le développement économique du Québec passe par le pétrole ou rien d’autre.

« Quand on parle de création d’emplois, doit-on rappeler que la guerre en générait beaucoup elle aussi? Il est temps de prendre un virage et choisir entre le pétrole et tout le reste! »

 

Implication du CDHAL

 

C’est avec la montée des préoccupations concernant les impacts socio-environnementaux des modèles énergétiques au Québec et ailleurs dans le monde comme en Amérique latine que le CDHAL a décidé de lancer la campagne « Énergie pour qui et pour quoi? Une analyse critique de notre modèle énergétique ». Les objectifs sont entre autres de contribuer à produire et systématiser des connaissances relatives au modèle énergétique à renforcer les liens de collaboration entre les pays.

 

 

Source: GaïaPresse

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