Mouvement Valhalla : un projet nébuleux, mort né ?

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Par Gina Philie


Photo tirée du site http://valhallamovement.com/

Pour les membres du mouvement écologique Valhalla, il ne fait aucun doute que le plan architectural du premier «earthship» sera approuvé par les autorités de Saint-Jean-sur-Richelieu.  L’organisation planifie mettre en œuvre à l’été 2015une habitation de trois unités sur une terre zonée verte de 24 hectares. Cette annonce apparaît totalement prématurée, réplique le monde agricole et municipal.

 

Le projet de la cellule montréalaise

Le jeune groupe prévoit réaliser une écocommunauté de 90 «earthship» qui serait située au 1961, chemin de la bataille Nord à Saint-Jean-sur-Richelieu. Leur but ultime est de construire un lieu de vie qui procurerait un type d’enseignement qui valoriserait une éducation alternative dans chaque communauté locale visée. Plusieurs cellules de ce mouvement ont été créées aux États-Unis depuis peu.

Pour stimuler la collecte de fonds, Marc Coppola, un des fondateurs du mouvement, visite des projets similaires Il souhaite documenter les nouvelles initiatives comme celle de son groupe, afin de populariser ce type de commune écologique.

 

La force des médias

L’adhésion fulgurante à l’idéologie écologique du mouvement s’explique possiblement par les outils multimédias utilisés par le groupe depuis sa création en 2012. Leur succès est incontestable : 10 000 «j’aime» sur Facebook au début décembre 2013 à près de 25 000 à ce jour. Ils se définissent d’ailleurs telle une «tribu grandissante de raconteurs en quête d'allumer une passion pour le développement durable, la collaboration et l’autosuffisance à travers des médias captivants et convaincants.»

 

Obstacles considérables

SelonDiana Leafe Christian, sommité mondiale sur les écovillages, seulement 10% des projets aboutissent. Ils doivent surmonter les conflits générés par des visions divergentes, des problèmes de communication et financiers, les procédures légales à respecter, puis le zonage.  Au Québec, seulement une quinzaine se sont bien établies selon le Répertoire des écocommunautés du Québec publié en 2009.

En effet, Jean-Claude Poissant, agriculteur et représentant syndical local de l’UPA de la Montérégie, affirme que l'ouverture du monde agricole à des écocommunautés qui tenteraient de s’établir en zone verte, tel que proposé par le Mouvement Valhalla, est peu probable. « Si une demande était déposée à la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), la Fédération de l'UPA de la Montérégie et le Comité consultatif agricole de la MRC du Haut-Richelieu en discuteraient aussitôt. Cependant, le projet, tel quel, n’a pas suffisamment de vocation agricole pour être même considéré », déclare-t-il. 

La seule écocommunauté sur le territoire de cette MRC est la Ferme Cadet-Roussel, reconnue comme un modèle d’agriculture soutenue par la communauté. Mais celle-ci n’a rien de semblable à ce que propose le Mouvement Valhalla.

De plus, M. Sylvain Latour, responsable des relations médias à la Ville de St-Jean-sur-Richelieu, indique que suite aux approbations nécessaires en lien avec le zonage, un délai serait nécessaire avant d’autoriser le début des travaux. « Le service d'urbanisme devra mettre à jour la liste des matériaux permis pour inclure les nouvelles technologies architecturales », indique-t-il.  Actuellement, un toit vert, par exemple, n’est pas permis, comme c’est le cas dans plusieurs municipalités. 

Les représentants du Mouvement Valhallan’ont pas répondu aux questions de GaïaPresse reliées à ces sérieux obstacles. De plus, les coordonnées correspondantes à leur siège social à La Prairie n’est plus valide depuis l’été dernier. 

 

Source: GaïaPresse

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