Comment protéger la biodiversité de Montréal ?

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Par la Rédaction


Mots-clés : biodiversité urbaine, Montréal, espaces protégés, politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels

 

 

Selon des données récentes, les problèmes environnementaux engendrent 20 000 décès par année, juste au Canada.  C’est un grave enjeu qui appelle des actions en santé publique et en aménagement du territoire. Comment les acteurs municipaux vont-ils affronter les défis que cet enjeu représente, surtout à Montréal où la biodiversité décline?

Cette question a été discutée mercredi au cours de la Journée Verdir, organisée par la Conférence régionale des élus (CRÉ) de Montréal.

 

État des lieux de la biodiversité montréalaise

Commençons par les bonnes nouvelles : la politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels à Montréal a porté ses fruits. Ce sont plus de 1300 hectares supplémentaires de boisés et terrains qui ont été protégés depuis les dix dernières années. La surface des aires protégées à Montréal est passée de 3,1% du territoire en 2004 à 5,8% en 2014, laissant ainsi plus d’espaces verts pour les petits animaux, insectes et invertébrés qui aident la nature à faire son travail. Au profit des citoyens qui y habitent.

« Nous avons presque atteint la cible des 6%,  mais il faut continuer à poursuivre les actions de verdissement pour l’atteindre, voire la dépasser » a déclaré Mme Sabine Courcier, conseillère en aménagement, Direction des grands parcs et du verdissement de la Ville de Montréal.

Malgré cette augmentation des aires protégées, la biodiversité montréalaise continue à être menacée.

 

Constat alarmant

Sur l’île de Montréal, 40% de la faune vertébrée est en situation précaire. Notamment à cause des fluctuations climatiques, mais principalement à cause des pressions économiques sur l’aménagement territorial. Depuis le début de l’histoire de Montréal, c’est 90% de la forêt qui a été perdue, pour ne laisser que des centaines de fragments, interconnectés par des « corridors ».

« Il ne faut pas minimiser l’importance de ces corridors, qu’ils soient grands ou petits », a affirmé  Andrew Gonzalez, directeur du Centre de la Science de la Biodiversité du Québec et professeur au Département de biologie de l’Université McGill. Selon M. Gonzalez, la connectivité entre deux milieux protégés est primordial pour le déplacement des différentes espèces et donc essentielle pour favoriser la biodiversité des milieux naturels.

« Un réseau écologique bien connecté nécessite des corridors de 1500 mètres, selon nos modélisations », a-t-il ajouté.

Le professeur milite pour la création d’une infrastructure verte sous forme de réseau écologique. Il s’agirait de construire des modèles de prévision en évaluant la qualité, la densité, la perméabilité de l’habitat et la superficie du réseau vert de Montréal.

Reste à savoir si le gouvernement jugera nécessaire d’attribuer des subventions à ce projet.

 

Protéger les milieux naturels

Jonathan Théorêt du Groupe de recherche appliquée en macroécologie (GRAME) s’est interrogé sur les acteurs qui ont le pouvoir d’agir véritablement sur la protection des milieux naturels.

En rappelant l’exemple de la création du boulevard à Pierrefonds, il a souligné que  le ministère des Transports (MTQ), propriétaire d’un terrain considéré comme un corridor de la biodiversité environnante, projette d’y développer d'un axe routier nord-sud dans l'emprise de l'autoroute 440.  En terme de protection de biodiversité, ce serait une erreur importante.

Le développement urbain et de la protection des espaces verts sont malheureusement souvent pas conciliables.

 

Source: GaïaPresse

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