L’écoconception est-elle rentable?

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Par la Rédaction


Mots-clés : Écoconception, économie, environnement, responsabilité sociale, Institut de Développement de Produits (IDP)

 

 

Bertrand Derome, directeur général de l’IDP

63% des dirigeants d’entreprises pensent qu’intégrer l’environnement dans leurs activités professionnelles engendre automatiquement des dépenses. Désormais, grâce à l’étude réalisée par l’Institut de Développement de Produits (IDP), ce mythe est mort. L’étude dévoile que l’intégration de l’écoconception provoque des retombées financières positives ou neutres dans 96 % des cas. En moyenne, un produit écoconçu génère une marge supplémentaire de 12% par rapport au produit conçu traditionnellement. Quels sont les facteurs qui expliquent cette rentabilité?

Au Québec, ce sont plus de 200 entreprises qui intègrent l’écoconception dans leur fonctionnement (dont 44 ont accepté de participer à l’étude). Pourtant, la perception tenace que l’environnement coûte cher est bien ancrée dans la société.

« Il y a bien des moyens de tirer profit avec des démarches en écoconception. Beaucoup de profit, dans certains cas », a cependant affirmé Bertrand Derome, directeur général de l’IDP lors du dévoilement des résultats de l’étude. « L’étude démontre surtout que l’écoconception est une approche prometteuse pour améliorer la productivité de l’entreprise », a conclu Sylvain Plouffe, professeur à l’École de design industriel  de l’Université de Montréal.

Trois facteurs principaux ont été mis en valeur pour expliquer les différences de profits générés. Il s’agit de l’intensité de la démarche (nombre d’étapes de cycle de vie considérés, méthodologie formelle, …), de la qualité générale de la gestion de l’entreprise (aspects fonctionnels, reconnaissances extérieures, …) et enfin une série de facteurs intrinsèques à l’entreprise (taille, localisation, …). 

Le succès de l’écoconception n’est plus à démontrer. Une première étude  avait été réalisée par l’IDP en 2008. Trente entreprises avaient alors participé, dont la moitié se trouvaient en France. Pour cette nouvelle étude, 119 entreprises à travers le Québec et l’Europe ont répondu au total, ce qui en a fait la plus grande banque de données sur l’écoconception au monde. L’écoconception est donc de plus en plus présente sur le marché.

Depuis neuf ans, l’Institut de Développement de Produits (IDP) accompagne l’industrie à travers des formations et du coaching. « Nous avons vu une expertise se développer, mais aussi des initiatives s’essouffler », a affirmé M. Derome. Devant ce constat de la difficulté pour certaines entreprises à intégrer l’environnement dans leurs activités, les chercheurs de l’IDP, en collaboration avec leurs nombreux partenaires, ont conduit une nouvelle étude. Ils se sont interrogés sur les raisons qui font que certaines entreprises bénéficient d’une rentabilité en intégrant l’écoconception, et d’autres non.

En ce qui concerne le Québec, M. Derome a déclaré qu’il « ne performe pas toujours aussi bien que les autres. On manque de support ». Les résultats de l’étude montrent en effet que le Québec se fie surtout à l’expertise interne en écoconception, pas toujours bien développée.  En revanche, le produit québécois écoconçu est plus économique à l’achat, comparé au produit européen de même gamme.

« Il est important que nous continuons à supporter le reste de l’industrie pour démontrer que l’écoconception n’est pas seulement bonne pour l’environnement mais également pour l’économie! » a conclu le professeur Plouffe.

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