Projet Mine Arnaud non rentable: prix du phosphate au plus bas et en baisse jusqu’en 2025

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Photo de Christophe Meneboeuf – Wikipedia commons

« Alors que le prix du phosphate a chuté de 40% depuis six mois, une nouvelle analyse de la Banque mondiale prévoit qu’ils continueront de baisser jusqu’en 2025, ce qui rendrait le projet Mine Arnaud à Sept-Îles carrément non rentable et pourrait bien signifier son arrêt de mort » estiment la coalition Québec meilleure mine et Mining Watch Canada dans une analyse rendue publique aujourd’hui (pièce jointe).

 

L’arrêt de mort du projet?

« C’est une autre brique qui tombe sur le projet de Mine Arnaud. Le prix du phosphate a chuté drastiquement au cours des derniers mois et les prévisions à moyen et long terme ne sont pas du tout favorables. Le projet nous semblait déjà faible économiquement, mais là, ce pourrait bien être le clou dans le cercueil… D’autant plus que l’acceptabilité sociale et l’acceptabilité environnementale du projet sont toujours loin d’être assurées » affirme Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine.

Le prix actuel du phosphate (100 $/t) est au plus bas depuis 4 ans et se situe sous la barre de rentabilité fixée par Mine Arnaud (120 $/t)[1]. La Banque mondiale prévoit des prix à la baisse jusqu’en 2025 (71 $/t), notamment à cause de facteurs technologiques et d’une augmentation de la production mondiale qui proviendra surtout du Maroc et de la Chine, qui dominent le marché (plus de 80% des réserves mondiales).

 

Le portefeuille des Québécois à risque

« Les Québécois risquent de perdre des centaines de millions avec ce projet. Dans le contexte actuel, nous ne voyons pas comment Investissement Québec, principal actionnaire (62%), peut justifier y dépenser un sous de plus. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que Yara International, le principal partenaire (38%), ne semble pas vouloir investir davantage dans le projet[2] » affirme Ramsey Hart de MiningWatch Canada. « Nous sommes également très préoccupés du fait qu’aucune donnée financière n’a été rendue publique à ce jour.  C’est un manque de transparence inacceptable et rarement vu au Canada pour des projets miniers rendus à ce stade » ajoute M. Hart.

 

Rapport du BAPE attendu

Le rapport du BAPE a été complété en décembre 2013 et sera rendu public d’ici le 19 février 2014. « Ces nouvelles données économiques contredisent celles fournies au BAPE il y a maintenant plusieurs mois. La population, la ville de Sept-Îles et le gouvernement du Québec devront tenir compte de cette nouvelle réalité défavorable qui, en plus des nombreux risques sociaux et environnementaux, pourrait bien signifier l’arrêt de mort du projet » de conclure M. Lapointe.

Rappelons que la coalition a recommandé à la commission du BAPE de rejeter le projet à cause des trop grands risques qu’il pose sur les plans social, environnemental et économique, notamment :  

  • Les risques financiers élevés du projet;
  • Les risques de contamination des eaux souterraines et des eaux de la Baie-de-Sept-Îles (fleuve);
  • Les risques globaux pour la santé (poussières, bruit, dynamitages, perte qualité de vie, etc.);
  • Les risques d’affaissement des sols et de glissements de terrain à proximité des secteurs habités, incluant la route 138, le seul accès routier à la ville;
  • Les risques d’agrandissement du projet sans aucune nouvelle évaluation des impacts;

Voir également la plainte déposée au Vérificateur général du Québec concernant le manque de données sur les risques financiers du projet, de même que les résultats d’un sondage Léger indiquant que plus de  40% de la population s’oppose au projet et que près de 70% s’inquiète des impacts pour l’environnement.

 

Source: Québec meilleure mine

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