Fukushima, 3 ans après

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Cette semaine est marquée par le triste anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Pour rappel, le 11 mars 2011, un tremblement de terre de magnitude 9, suivi d'un tsunami géant sur la côte nord-est du Japon, provoquait la plus grave catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl, en 1986. 

Quatre des six réacteurs ont été endommagés et une explosion d'hydrogène a provoqué le dégagement d'un nuage radioactif, arrosant cette région de deux millions d'habitants. 

Bilan de cette catastrophe : 15 884 morts et 2 636 disparus, et d'après des chiffres officiels et de la police, 1 656 personnes sont depuis la catastrophe décédées de stress et de complications de santé. 

Trois ans après, la situation à la centrale reste hors de contrôle. Les réacteurs éventrés doivent toujours être refroidis ; près de 400 000 tonnes d'eau s'accumulent dans des cuves construites à la va-vite, dont un grand nombre fuient. Et tous les jours, des centaines de tonnes d'eau hautement contaminées sont déversées dans le Pacifique depuis la centrale.

Mais 3 ans après, c'est une autre catastrophe qui se profile, sanitaire cette fois. C'est en effet ce que dénonce le magazine 'Pièces à conviction', qui consacrait son dernier numéro aux répercussions sanitaires et environnementales de la catastrophe nucléaire. Comme à Tchernobyl, les effets de l'accident nucléaire sur la santé des habitants de Fukushima font polémique. En effet, une étude consacrée à la détection de tumeurs de la thyroïde, menée sur 238 785 enfants de la région, montre un taux 100 fois plus élevé que dans le reste du Japon. Parmi eux, 74 pourraient déjà être atteints par un cancer de la thyroïde ; et pour 33 d'entre eux, le cancer ne fait plus de doute. 

Par ailleurs, près de 150 000 personnes déplacées suite à la catastrophe vivent toujours dans des conditions précaires. Dès le 1er avril, une partie des réfugiés pourra retourner sur le site, l'ordre d'évacuation ayant été pour la première fois levé. Pour le moment, sont uniquement concernés les 300 habitants de Tamura, ville voisine de la centrale, bien qu'en de nombreux endroits, la dose d'exposition autorisée pour le grand public de 1 millisievert/an soit largement dépassée. 

Rappelons également que depuis 2011, plus de 30 000 travailleurs se sont succédé à la centrale, au péril de leur santé. 

En marge de cette commémoration, les Japonais se sont rassemblés dans les rues de Tokyo le 9 mars dernier pour protester contre le souhait du Premier ministre Shinzo Abe de relancer les centrales de l'archipel, arrêtées par précaution après l'accident de Fukushima. 

Mobilisation également en France puisqu'une marche des opposants s'est déroulée ce week-end à Fessenheim pour réclamer la fermeture immédiate de la centrale, et, à plus long terme, la fin du recours à l'énergie nucléaire. 

TerreTv vous propose de revenir en vidéos sur la catastrophe de Fukushima, notamment au travers du documentaire d'Alain de Halleux ; place ensuite à une interview exclusive de Jérémy Rifkin, pour qui l'ère du nucléaire arrive à son terme. Enfin, découvrez le groupe INTRA, la force d'intervention en cas d'incident nucléaire majeur en France.

 

Source: TerreTV

 

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