L’écologie industrielle au Québec : bientôt un guide en téléchargement gratuit

Lors du colloque de l’AMEUS (Association de la Maîtrise en Environnement de l’Université de Sherbrooke), le Centre de transfert de technologie en écologie industrielle (CTTÉI) est venu donner un aperçu en primeur du guide qui sera en téléchargement gratuit sur leur site web à partir du 12 mars.

Le CTTEI participe depuis plusieurs années à des projets de symbiose industrielle, un modèle qui découle de l’écologie industrielle (aussi appelée économie circulaire).  ou écologie industrielle.

Éliminer les déchets

Le principe de l’écologie industrielle reprend celui des écosystèmes naturels.  « Dans la nature, tout ce qui est consommé par un organisme est récupéré par un autre puis est recyclé : c’est le bouclage des flux! » explique Jennifer Pinna, étudiante en gestion de l’environnement à l’Université de Sherbrooke et chargée de projet au CTTÉI. L’objectif est d’allonger le cycle de vie des ressources. Pour les entreprises, cela peut se traduire par la réduction des coûts d’approvisionnement en matières premières comme ceux en gestion des matières résiduelles. .

Une synergie industrielle, c’est donc un échange de ressources entre organisations.

Il y a différentes manières d’y arriver : principalement, soit en substituant la matière nécessaire, soit en mutualisant les ressources entre différents acteurs.

Le CTTÉI a par exemple développé récemment un projet avec Merinov, le Centre d'innovation de l'aquaculture et des pêches du Québec, afin de développer un appât à homards alternatif. En effet, il faut environ 1,9 kg de poisson pour pêcher 1kg de homard. Parallèlement, il y a toute une industrie qui génère des sous-produits marins impropres à la consommation humaines et difficiles à valoriser (viscères de poissons, moules déclassées, …). L’appât en développement utiliserait notamment ces résidus dans les casiers de pêche.

Instaurer une symbiose industrielle?

Pour mettre en place une symbiose industrielle, il faut connaître son territoire afin d’identifier qui sont les générateurs de sous-produits et qui pourraient être les preneurs de matières. Mais ce serait trop facile s’il suffisait de prendre ce que jette l’un pour le donner aux autres! Il y a toute une liste de modalités d’échanges et de spécifications techniques à atteindre, comme le volume, la concentration, la fréquence, la qualité du produit substitué, etc.

Il est donc nécessaire d’avoir un porteur de projet (une SADC, un CLD, un agent de développement économique, un regroupement d’entreprise ou de parc industriel,…) afin d’animer le projet sur le territoire. Le CTTÉI a remarqué que, même en fournissant aux entreprises toutes les synergies possibles (le nom des entreprises, le type des matières, le coût,…), elles ne communiquaient pas nécessairement entre elles. L’animateur a donc un rôle très important : celui de développer des maillages entre les entreprises en toute transparence, de communiquer, de coordonner, de faciliter, etc.

L’animateur doit donc avoir de bonnes connaissances techniques, en environnement et législatives, mais aussi avoir de l’entregent afin de favoriser le dialogue. Un programme informatique développé par le CTTÉI, Synergie Québec, l’aide à identifier les maillages. Il permet à l’animateur d’entreposer l’information collectée et d’identifier les maillages suivant différentes règles : par exemple, si une entreprise a besoin d’essence, le programme informatique reconnaît « combustibles alternatifs » afin de savoir si une entreprise proposerait d’autres types de combustibles sur son territoire.

Un guide pratique

À travers les différents projets réalisés depuis 2008, le CTTÉI a développé une méthodologie pour la mise en place de projets de symbioses industrielles. L’objectif de ce guide est de transférer cette démarche afin que d’autres groupes synergiques puissent entreprendre ce type de projet. Ce guide présentera  les grandes étapes de la réalisation, avec des outils et facteurs de succès.

Ce document, très schématique, a pour objectif de jeter les bases nécessaires de l’engagement et identifie les retombées que l’on peut attendre de ces projets.

Il sera en téléchargement gratuit sur le site Internet du CTTÉI à partir du 12 mars à l’adresse synergiequebec.ca/demarche. 

Source: GaïaPresse