Les changements climatiques menacent l’agriculture urbaine dans les pays du Sud

0

Par la Rédaction


Mots-clés : changements climatiques, agriculture urbaine, Sénégal, salinisation des sols, santé

 

Les changements climatiques sont une des causes principales de la menace qui pèse sur l’agriculture urbaine et, par ricochet, la santé des populations au Sénégal, mais également dans d’autres pays d’Afrique en voix de développement. Tel est le constat de l’étude réalisée par Abou Ba, doctorant à l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE) de l’Université de Genève (Suisse).

L’agriculture urbaine occupe une place importante dans l’économie des pays en voie de développement. À Dakar (Sénégal), elle assure 70% de la demande en fruits et légumes ainsi que la création de milliers d’emplois directs et indirects. Cependant, l’agriculture urbaine est confrontée à deux problèmes majeurs : l’insécurité foncière et l’accès à l’eau, puisqu’ils sont tous deux responsables de la réduction des terres agricoles. Cette réduction pousse la population en constante augmentation à pratiquer une mauvaise gestion de l’agriculture urbaine, en utilisant, par exemple de plus en plus d’eaux usées ou des pesticides, interdits pour la plupart.

 

Les changements climatiques et l’eau

Depuis les années 1970, Dakar a connu une dizaine de grandes sècheresses, qui ont causé un déficit en eau potable. Ceci a poussé les agriculteurs à une utilisation de plus en plus courante des eaux usées brutes non traitées et de pesticides, souvent interdits.

« Sans étude épidémiologique, il est difficile de prouver que la qualité de l’eau utilisée par les agriculteurs affecte directement leur santé, on sait cependant que dans la région de la Patte d’Oie, 70% des consultations médicales sont directement reliées à des maladies hydriques », affirme le doctorant Abou Ba.

 

Des sols contaminés

Dans le cadre de l’étude, deux sites d’agriculture urbaine ont été analysés : celui de la Patte d’Oie, situé dans l'arrondissement de la ville de Dakar et Malika, dans l’arrondissement de Pikine.

À Malika, comme à la Patte d’Oie, un des problèmes principaux qui touche l’agriculture  urbaine est la salinisation des sols, due à une diminution de la pluviométrie et à une surexploitation de la nappe phréatique par les agriculteurs.

Alors que l’exploitation du sel était attribuée surtout au lac Rose, cette pratique s’est répandue à d’autres régions où la salinisation des sols a provoqué l’apparition d’autres marais salants.

De plus, Malika est une région au bord de l’océan Atlantique, surtout connue pour sa proximité avec l’une des plus grandes décharges de l’Afrique de l’Ouest. Des études ont prouvé que dans un rayon de 5 km autours de cette décharge, le sol est extrêmement contaminé. Or, des villages entiers d’agriculteurs se construisent de plus en proche proches autours du site, puisque en moins de 10 ans, l’océan a avancé d’une centaine de mètres du à l’augmentation du niveau des mers.

Cette combinaison de la salinisation des sols ainsi que la contamination par les produits toxiques issus de la décharge cause une pollution de la nappe phréatique. Si la nappe est polluée, les produits issus de l’agriculture le sont également, ce qui pourrait mener, à long terme, à une malnutrition de la population.

 

Source: GaïaPresse

Partager.

Répondre