Les trains, des voisins bruyants dans Pointe-Saint-Charles

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Par Rémy Bourdillon


Mots-clés: bruit, train, Canadien National, santé

 

De gauche à droite: Tyrone Benskin (député fédéral, Jeanne-Le Ber), Myreille Audet (organisatrice communautaire, Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles), Benoît Dorais (maire, arrondissement du Sud-Ouest). Photo de Rémy Bourdillon – Tous droits résérvés

Immeubles qui tremblent, difficultés à trouver le sommeil… Le quotidien des résidents de Pointe-Saint-Charles, quartier bâti autour du rail, est troublé par les activités du Canadien National. Le thème a été abordé, dimanche 30 mars, lors d'une assemblée publique convoquée par le comité Nous et les trains (NTU).

Voilà 15 ans que les plaintes de citoyens concernant le bruit excessif des trains s'accumulent, selon Myreille Audet, organisatrice communautaire à la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles. Mais la situation ne cesse d'empirer: « Les pratiques du CN ont changé: les trains sont de plus en plus longs et des activités de triage sont effectuées jusqu'au milieu du quartier. »

D'après un avis de la Direction de santé publique (DSP) de Montréal, les niveaux de bruit enregistrés dans le quartier seraient « suffisants pour induire des effets sur la santé dont la gêne à différents degrés et la perturbation du sommeil. » La DSP recommande l'élaboration d'un plan d'action afin de diminuer ces nuisances, mais les moteurs de locomotive semblent couvrir cette faible voix: les multiples rencontres des organismes communautaires avec le CN n'ont amené aucune mesure efficace pour l'amélioration de la vie des riverains, d'après le comité NTU.

Présent à l'assemblée, le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, Benoît Dorais, dénonce la gestion opaque du CN: « Ils se vantent d'être la compagnie ferroviaire la plus rentable en Amérique du Nord, alors ils n'ont aucune raison de ne pas prendre de mesures de mitigation », affirme-t-il, tout en expliquant que l'arrondissement a un pouvoir très limité sur le sujet. D'après lui, des modifications au plan d'urbanisme s'imposent afin de cesser les nouvelles constructions en bordure de la voie ferrée: « Jusqu'en 2009, la Ville a permis l'érection de condos à quelques mètres des trains, en demandant une insonorisation adéquate. Mais les résidents ne peuvent pas ouvrir leurs fenêtres à cause du bruit! »

Tyrone Benskin, député fédéral de Jeanne-Le Ber, relève également une gestion problématique: « Il faut convaincre le CN de collaborer de bonne foi avec les organismes au lieu de mettre en place des idées qui ne marchent pas, comme les graisseurs qui ont été installés. » Le membre du NPD se montre aussi préoccupé par la sécurité autour des rails: 2 déraillements ont eu lieu lors des 3 dernières années dans l'arrondissement. Le dernier en date, causé par une vitesse excessive du convoi, est survenu juste en face d'une école primaire en septembre 2011.

Le comité Nous et les trains prépare maintenant une plainte auprès de l'Office des transports du Canada, et invite les résidents de Pointe-Saint-Charles à signaler tout incident sur son site Internet. D'après les témoignages entendus lors de l'assemblée de dimanche, le dossier devrait être étoffé: une citoyenne affirme devoir dormir dans son salon l'été, et un autre intervenant a compté des trains dépassant la centaine de wagons, alors qu'ils n'en comportaient que 50 dans le passé.

 

Source: GaïaPresse

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