Un plan à la rescousse de neuf rivières en Montérégie

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Par Gina Philie


Photo de Gina Philie – Tous droits réservés

Adopté le mois dernier, le plan directeur de l’eau (PDE) de la Zone Châteauguay espère orienter les actions en lien avec l’eau sur son territoire regroupant neuf rivières. L’organisme de bassin versant local,  la SCABRIC, a été mandaté par le gouvernement du Québec pour exécuter cet exercice de consultation qui a eu lieu entre août 2013 et février 2014 à Saint-Stanislas-de-Kostka, Saint-Constant et Saint-Chrysostome.

Couvrant un territoire de 2 410 km2 , la Zone Châteauguay s’étale sur sept régions administratives :  Kahnawake, Akwesasne, la MRC du Haut-Saint-Laurent, la MRC de Beauharnois-Salaberry, la MRC de Roussillon, la MRC des Jardins-de-Napierville et l’agglomération de Longueuil.

 

Vaste consultation régionale

Tel qu’indiqué par Marie-Claudette Lapointe, adjointe administrative de la SCABRIC, il était nécessaire de réfléchir, de discuter et d’exprimer les désirs en lien avec le territoire visé. Elle spécifie qu’un portrait tangible peut être obtenu lorsqu’ «on échange sur les actions qu’on doit poser ensemble et individuellement pour transformer ces souhaits en réalité. Puis, on s’engage : on agit concrètement de concert. »

À cette fin, un comité technique et un comité consultatif virtuel ont été formés par invitation de diverses organisations. Tous les milieux ont été sollicités : gouvernemental, municipal, citoyen, agricole, forestier, environnemental, social, politique, recherche scientifique, industriel, commercial et institutionnel, incluant ceux en santé et en éducation.

 

Cri d’alarme entendu?

À l’automne 2013, Geneviève Audet, la biologiste porte-parole de la SCABRIC, déclarait que les rivières de la Zone Châteauguay étaient en état avancé de dégradation, suite à plus de deux ans de recherche sur ces cours d’eau et leurs affluents.

Durant les consultations du plan directeur de l’eau, il a été répété par Mme Audet que la pire cote de qualité de l’eau a été attribuée aux rivières du territoire. Ainsi, l’eau qui y coule est catégorisée de «très mauvaise», sauf pour la rivière Suzanne.

Assurément, malgré la présence trop élevée de chlorophylle et de phosphore, il y a toujours la présence dans les cours d’eau de vie animale sensible à la pollution, tels des poissons et des grenouilles. Ceci donne espoir qu’il n’est pas trop tard pour agir.

En effet, le plan d’action est constitué de dix points d’intervention, dont les problématiques sont connues, soutient Geneviève Audet. Il est question de pollution agricole et urbaine, d’érosion, de gestion des eaux usées, de déclin de la biodiversité, d’inondations, d’accès aux cours d'eau et d’eau souterraine (disponibilité et vulnérabilité à la contamination). Puis finalement, un cas spécifique relatif à la gestion des écoulements entre les rivières La Guerre et St-Louis.

 

Réhabilitation de la biodiversité

D’ailleurs, le Kahnawà:ke Environnement Protection Office (KEPO) est un exemple d’organisme local porteur d’action. KEPO est responsable de la plantation d’arbres et d’arbustes en bordure de Recreative Bay (Fleuve St-Laurent), ainsi que de la restauration des habitats de poissons dans cette baie et dans la rivière Suzanne.   

 

Promouvoir une logistique responsable de l’eau

Dans le plan d'action, la Coalition Eau Secours! souhaite « encourager les projets urbains qui intègrent une gestion différente de l’eau : infiltrer plutôt que ruisseler. »

Il est aussi spécifié que l’organisme peut aider les municipalités et les MRC à identifier et à mieux gérer les usages de territoire susceptibles de contaminer l’eau souterraine : oléoducs,  gaz de schiste, transports matières dangereuses, captage d’eau souterraine, etc.

Cet organisme prévoit également motiver les municipalités à faire un suivi structuré de la vidange des installations sanitaires privées. 

 

Source: GaïaPresse

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