La mobilité durable : une priorité oubliée à la Ville de Sherbrooke?

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Photo de Wikipedia commons

Le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie interpelle la Ville de Sherbrooke afin qu’elle réaffirme son engagement en matière de mobilité durable. L’annonce récente du réaménagement de deux intersections majeures, soit les intersections Bourque/Mi‑Vallon et Jacques‑Cartier/King Ouest, sans considération pour les déplacements actifs soulève bien des questionnements, comme l’a souligné la conseillère Annie Godbout.

Un message clair avait pourtant été lancé par le Centre de mobilité durable de Sherbrooke (CMDS) dans son Plan de mobilité durable (PMDS) adopté en 2012 : l’intégration des déplacements actifs doit devenir systématique et planifiée selon les secteurs (action 5), en particulier lors des réfections au réseau routier (action 4) ou à la densification de certaines activités entrainant davantage d’obstacles aux piétons et cyclistes. Le prolongement des voies de virage proposé par la Ville est une solution à double tranchant, permettant temporairement de faciliter la circulation automobile sans bénéfice pour les déplacements piétonniers ou cyclistes. Cette facilité risque d’entrainer des coûts supplémentaires dans le futur et davantage de déplacements automobiles dans ces secteurs présentement évités par certains conducteurs. Considérant la nature des activités à la Cité du Parc et la juxtaposition au lac des Nations, les nombreux piétons fréquentant les lieux risquent d’être les grands perdants.

Mais la grande question…. Que se passe-t-il avec le CMDS ? Un article paru dans La Tribune du 26 mars mentionnait qu’aucune rencontre n’a été prévue depuis les élections municipales, il y a 5 mois. Rappelons que le CMDS a été créé afin de doter la Ville d’une vision en matière de mobilité durable et d’orchestrer la réalisation de 33 actions de son Plan de mobilité durable. Bien conscient de l’effet marqué des nombreux départs au sein l’équipe du CMDS, il appert néanmoins au CREE que la Ville doit réaffirmer clairement son engagement à poursuivre la réalisation de son Plan. L’intégration des actions du PMDS a pour but d’optimiser les retombées pour l’ensemble des usagers tout en limitant les dépenses. L’exemple des travaux de réfection des grandes intersections tend à démontrer que les efforts doivent se poursuivre pour modifier les manières de faire dans la planification de la mobilité durable, ainsi que l’évaluation des répercussions engendrées par les modifications au réseau routier sur les déplacements actifs. Il est primordial que la Ville réitère sa vision d’un réseau de transport partagé entre tous les modes de déplacement, de manière planifiée, intégrée et transparente.

Loin de vouloir porter un blâme sur la Ville, le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie craint un essoufflement de ses leaders en matière d’intégration de la mobilité durable à ses pratiques et à ses processus décisionnels. La transition des manières de faire est une tâche difficile, mais incontournable. Le CREE réitère son soutien en la matière, en particulier dans le défi supplémentaire qu’implique la planification des déplacements piétonniers et cyclistes. Rappelons que la mobilité durable est depuis toujours l’un des dossiers prioritaires du CREE, qui l’aborde au quotidien à travers une multitude de projets structurants pour la région.

 

Source: CRE Estrie

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