Quand l’environnement s’immisce dans la campagne électorale

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Par Vanessa Cournoyer-Cyr


Ghislain Bolduc, député du Parti libéral du Québec dans Mégantic, Étienne-Alexis Boucher, candidat du Parti Québécois dans Richmond, Jean-Simon Campbell, candidat d'Option nationale dans Sherbrooke, Philippe Girard, candidat de la Coalition avenir Québec dans Sherbrooke et Colombe Landry, candidate de Québec solidaire dans Richmond se sont prêtés au jeu et ont débattu de questions environnementales chères aux yeux des Estriens réunis pour l’occasion.

Alors que la présente saison électorale tire bientôt à sa fin, plusieurs constatent que les partis politiques ont très peu abordé les enjeux environnementaux. «L’environnement est ni plus ni moins l’enjeu oublié de cette campagne électorale», a déploré Nicolas Mainville, directeur de Greenpeace Québec, suite à la parution du score environnemental de chaque parti.

 

Les représentants estriens de cinq formations politiques ont eu la chance de remédier à la situation dans le cadre d’un débat à saveur environnementale, organisé par le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie. Ghislain Bolduc, député du Parti libéral du Québec dans Mégantic, Étienne-Alexis Boucher, candidat du Parti Québécois dans Richmond, Jean-Simon Campbell, candidat d'Option nationale dans Sherbrooke, Philippe Girard, candidat de la Coalition avenir Québec dans Sherbrooke et Colombe Landry, candidate de Québec solidaire dans Richmond se sont prêtés au jeu et ont débattu de questions environnementales chères aux yeux des Estriens réunis pour l’occasion.

 

Des visions partagées

Le candidat d’Option Nationale a dénoncé d’entrée de jeu le rôle négatif du Canada et son caractère contreproductif en termes d’environnement. « Le Canada est reconnu pour être un cowboy environnemental sur la scène internationale. Nous ne pouvons être vert sans une volontaire claire de prendre en charge notre développement», a martelé M. Campbell. Dans la foulée de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic, le péquiste Étienne-Alexis Boucher a rappelé, à l’instar du candidat d’Option Nationale, les manquements du gouvernement fédéral en termes de transport des matières dangereuses. «Les instances fédérales ont failli à leur rôle en matière de surveillance et de contrôle », a clamé M. Boucher.

L’enjeu du pétrole a d’ailleurs donné lieu à de vives discussions, alors que la candidate de Québec Solidaire a proposé un horizon de 15 ans afin d’éliminer la dépendance du Québec au pétrole. « Nous voulons effectuer un virage vert. Nous disons non aux oléoducs et au transport du pétrole », a-t-elle mentionné, au grand dam de ses adversaires caquiste et libéral. Ceux-ci se sont dits en faveur de l’exploration du pétrole sur l’île d’Anticosti, comme le propose le Parti Québécois.  

 

L’avenir du modèle agricole

Les candidats ont manifesté un profond désaccord quant à l’avenir de l’agriculture, une question fort importante en Estrie étant donné les 12% de territoires en culture. «Les fermes doivent être considérées comme de petites entreprises. Nous voulons faciliter le lancement d’entreprises grâce au Passeport affaires et renforcer le rôle d’Investissements Québec en ce sens», a argué Philippe Girard, de la CAQ.  

Le candidat libéral a quant à lui salué le traité de libre-échange négocié entre le Canada et l’Union européenne, soutenant qu’il s’avérerait bénéfique pour tous les producteurs agricoles québécois, ce à quoi la candidate solidaire a bondi, dénonçant l’industrialisation de l’agriculture favorisée par l’accord. « L’agriculture doit servir à nourrir les gens et non à faire des affaires. Nous devons revenir à un modèle d’agriculture biologique», a soutenu Mme Landry.

 

Des enjeux locaux cruciaux

Hormis les questions nationales dominantes, des enjeux d’ordre local ont également retenu l’attention des candidats. Lorsque talonnés sur la fluoration de l’eau, une préoccupation très présente dans la circonscription de Richmond, les candidats libéral et caquiste ont abondé dans le même sens. « La décision et la responsabilité incombent aux municipalités », a tranché le député libéral Ghislain Bolduc. Rappelons que le la municipalité de Richmond a adopté une résolution municipale en janvier dernier afin de mettre fin à la fluoration de l’eau potable, suite à une mobilisation citoyenne majeure.

L’Opération Verre-Vert a également attiré l’attention des candidats estriens, alors questionnés sur la problématique de la récupération du verre. Le mouvement originaire de Racine avait causé un coup d’éclat en mars dernier en amassant des centaines de bouteilles de verre devant une succursale de la Société des alcools du Québec afin de dénoncer l’inaction en matière de récupération du verre. M. Bolduc et Mme Landry se sont entendus sur l’importance de la consignation du verre au Québec. «Québec Solidaire soutient et félicite Verre-Vert pour son action. Nous croyons en une politique de tri et de consignation du verre qui pourrait nous rapporter jusqu’à 80$ par tonne de verre», a souligné la candidate solidaire. Étienne-Alexis Boucher a pour sa part vanté les mérites de micronisation du verre, technique mise en valeur par la Chaire SAQ de valorisation du verre dans les matériaux de l’Université de Sherbrooke.

 

Source: GaïaPresse

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