Les gorilles de La Petite-Patrie veulent retrouver leur parc

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Par Rémy Bourdillon


Mots-clés: urbanisme, parc, mobilisation, Rosemont

 

Photo de Rémy Bourdillon – Tous droits résérvés

Un rectangle de gravier au coin des rues Beaubien et St-Urbain, qui réverbère la chaleur du soleil… drôle d'endroit pour un pique-nique. Pourtant, ils sont quelques dizaines à s'être déplacés, ce mardi 20 mai, pour le 5 à 7 organisé par le Comité des Gorilles et l'Association du design urbain du Québec (ADUQ).

C'est un triste anniversaire qu'on fête: il y a un an, le promoteur Olymbec a rasé illégalement le parc qui se trouvait là. Ou plutôt la « jungle urbaine », à en croire les résidents du quartier: abandonné par le Canadien Pacifique, le terrain avait été envahi par une nature folle, d'où le nom « parc des Gorilles » dont les voisinsl'ont affublé. La colère suscitée chez eux par la destruction de la friche a poussé l'arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie à agir: une réserve foncière, valide deux ans, a été imposée, et Olymbec se trouve obligé de négocier la revente de ce terrain à la Ville de Montréal pour qu'un parc y soit reconstruit.

Mais un an plus tard, rien n'a changé. Simon Van Vliet, du Comité des Gorilles, un groupe de résidents du secteur, s'en désole: « On nous dit que c'est normal que ça prenne du temps, mais on n'est pas dupes… On est décidé à lutter pour montrer qu'une ville, ce n'est pas que du gris et des matériaux morts, mais c'est aussi la vie et la biodiversité. »

L'ADUQ a profité de l'occasion pour y tenir son événement 20 du Mois, qui « cible chaque mois un lieu important dans l'actualité », d'après Pauline Butiaux, membre de l'association. « C'est un pique-nique ironique sur la gravelle pour montrer qu'on tenait à ce parc, explique-t-elle. Cela permet aussi de le faire connaître à des gens qui ne sont pas du quartier. »

 

L'arrondissement impuissant

De passage au 5 à 7 pour assurer les citoyens de son « support moral », le Conseiller de Ville François Limoges dit n'avoir aucun pouvoir dans le dossier: « Tout ce qu'on pouvait faire, c'était déposer la réserve foncière. C'est la Direction des stratégies et transactions immobilières (DSTI), qui dépend de la Ville-centre, qui doit racheter le terrain. » Aux citoyens qui lui demandent comment ilspeuvent faire avancer les choses, il répond: « Mobilisez-vous, allez interpeller Russell Copeman (le responsable de l'urbanisme) partout où il apparaît. »

 

Le temps commence à presser. Si, d'ici un an, la vente du terrain à la Ville n'est pas actée, Olymbec pourra construire des condos et enterrer les rêves des voisins de retrouver leur parc…

 

Source: GaïaPresse

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