Alerte Pétrole Rive-Sud appuie la demande de moratoire sur le transport ferroviaire

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Un convoi de pétrole le long de la 116. Photo de Alerte Pétrole Rive-Sud

Le mouvement citoyen Alerte Pétrole Rive-Sud appuie la demande de moratoire du maire de Boucherville Jean Martel, sur toute augmentation du transport de pétrole brut et de matière dangereuse par train, tant que les mesures de sécurité suffisantes ne seront pas en place.

« Les mesures de sécurité promises ne nous rassurent pas. Le pétrole de l’Ouest est l’un des plus « sale » au monde pour l’eau et pour le sol. Que les pétrolières de l’Alberta veuillent à tout prix augmenter leur production et faire transiter ce pétrole de l’Ouest sur la Rive-Sud c’est leur affaire. Mais nous, dans nos milieux de vie, on risque d’écoper des accidents et des déversements. Pour éviter une 2e catastrophe meurtrière et écologique comme celle de Lac-Mégantic, on veut que toutes les conditions sécuritaires soient réunies", s’exclame Rémi Tremblay, résident de Boucherville et membre d’Alerte Pétrole Rive-Sud.

Rappelons que le maire de Boucherville, Jean Martel, a soumis la proposition de moratoire en avril à la Commission de la sécurité publique élargie de l’Union des municipalités du Québec.

Plusieurs questions sans réponse

« Y a-t-il toujours un seul membre d’équipage par train de pétrole? Selon Transport Canada ce facteur « a contribué à l’accident de Lac-Mégantic et en a décuplé les conséquences» s’inquiète Monique Hains, porte-parole d’Alerte Pétrole Rive-Sud.

« Qui inspectera les chargements ? Depuis 5 ans, il y a 40 fois plus de pétrole transporté par train en Amérique du Nord et cela continuera d’augmenter, pipelines ou non. Pendant ce temps, le nombre d’inspecteurs à la Division du transport des matières dangereuses de Transport Canada est de 35, comme il y a 10 ans! En 2009, chacun avait 14 chargements de pétrole brut sous sa responsabilité. Fin 2014, on prévoit qu’il atteindra 9000 ! Cela signifie qu’il n’y aura sans doute pas d’inspection pour la majorité des chargements. ».

« Les quantités exponentielles de pétrole augmenteront la charge totale et le stress sur le réseau, accélérant leur détérioration et augmentant les risques d’accidents. Déjà on peut observer que les vibrations d’un lourd convoi qui circule font bouger les rails. Comment pourra-t-on vérifier l’intégrité des voies ferrées et de l’assise qui les supporte sur toute leur longueur ? Qui les inspectera et comment ? » questionne Madame Hains.

 

Du pétrole « sale »

« Le pétrole « lourd » provenant de l’Ouest est plus inflammable et explosif que le pétrole conventionnel et très difficile à nettoyer en cas de déversement car il peut couler au fond de l’eau. Du pétrole semblable est englué au fond de la rivière Chaudière suite à la tragédie de Lac-Mégantic » de renchérir André Lafrance, autre porte-parole d’Alerte Pétrole Rive-Sud.

 

Et la sécurité climatique?

« L’expansion de l’industrie du pétrole de l’Ouest aux É-U et en Alberta menace de plus en plus nos milieux de vie à cause du transport : train, pipelines, bateaux. Et que dire de ses impacts climatiques : 3 à 4 fois plus de gaz à effet de serre (GES) que le pétrole conventionnel. L’humanité dispose seulement de 10 à 15 ans pour diminuer sérieusement les GES. Le réchauffement climatique s’auto-amplifie et deviendra incontrôlable si nous ne réagissons pas. La seule solution sécuritaire réside dans le virage vers une économie basée sur les énergies renouvelables : propres pour nos milieux de vie ET pour le climat planétaire », de conclure Monsieur Lafrance.

 

Transport du pétrole vers Sorel-Tracy

Le pétrole « sale » de l’Ouest doit commencer à voyager incessamment par train sur la Rive-Sud à raison de 60 wagons par jour en direction de Sorel-Tracy. La compagnie Kildair, spécialisée dans l’entreposage du pétrole, possède sept réservoirs de 210,000 barils à Tracy pour recevoir le pétrole de la compagnie Suncor, également responsable des wagons. Le Canadien National sera responsable du transport.

Le mouvement citoyen Alerte Pétrole Rive-Sud sensibilise aux impacts climatiques et aux risques environnementaux sur nos milieux de vie du pétrole « sale » de l’Ouest.

 

Source: Alerte Pétrole Rive-Sud

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