En cette Journée de l’air pur, nous souhaitons que le gouvernement du Québec pose un geste concret pour améliorer la qualité de l’air en implantant un programme d’inspection environnementale et d’entretien des véhicules automobiles.
Depuis le milieu des années 1990, l’AQLPA, ainsi que les autres signataires, prônent cette approche afin de contrôler les émissions des véhicules. Et pour cause, le parc automobile constitue la plus importante source de pollution de l’air au Québec. Près d’un million de véhicules circulent sur les routes de la province avec un système antipollution défaillant.
En 2011, le ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, avait déposé un projet de loi visant les véhicules âgés de huit ans et plus lors de la revente. Ce projet est tombé avec le déclenchement des élections. Le nouveau ministre, David Heurtel, a maintenant l’occasion de faire preuve de leadership en remettant le projet au menu législatif de son gouvernement, d’autant plus qu’il fait l’objet d’un large consensus.
Une mesure responsable et nécessaire
Si la grande majorité des états industrialisés optent pour des programmes d’inspection, c’est que les avantages sont nombreux. D’abord au chapitre de la santé, les autorités médicales affirment que la pollution de l’air tue chaque année des milliers de personnes au Québec et cause un nombre très important de maladies. L’OMS classe d’ailleurs maintenant cette pollution comme cancérogène pour l’homme.
La réduction des polluants atmosphériques est également bénéfique pour le climat, les lacs et les rivières tout en contribuant à l’équilibre biologique et à la productivité des forêts et des terres agricoles.
En matière de sécurité, les coroners et la Sûreté du Québec constatent trop souvent qu’un véhicule en mauvaise condition est la cause de graves accidents. En outre, de trop nombreuses pannes sur le réseau routier augmentent les émissions polluantes et entraînent d’importantes pertes économiques.
Enfin, cette mesure protégerait les plus vulnérables – les acquéreurs de véhicules âgés – puisque l’inspection, une responsabilité du vendeur, garantirait qu’ils achètent une voiture en connaissant sa condition réelle. Un véhicule bien entretenu consomme moins d’essence, émet moins de GES et dure plus longtemps.
Un programme d’inspection environnementale des véhicules âgés serait donc un pas convaincant et cohérent pour témoigner du leadership québécois en matière de qualité de l’air. En ce début de mandat, les conditions nous semblent favorables pour passer des paroles à l’acte!
À propos de la Journée de l’air pur
La Journée de l’air pur s’inscrit dans la Semaine de canadienne de l’environnement, du 1er au 7 juin 2014.
http://www.ec.gc.ca/sce-cew/default.asp?lang=Fr
La Journée de l’air pur (4 juin) vise à sensibiliser davantage la population aux questions liées à l’assainissement de l’air et aux changements climatiques, de même qu’à pousser à l’action. Les Canadiennes et les Canadiens peuvent démontrer leur engagement en participant aux activités qui contribuent à améliorer la qualité de l’air, la santé des collectivités et la qualité de vie de tous.
Sources:
André Bélisle, Président, AQLPA
François Reeves, MD FRCPC, Cardiologue et professeur agrégé de Médecine avec affiliation au Département de santé environnementale, UdeM
Carol Chartrand, Président, AIA Canada, division du Québec
