L’AQLPA s’oppose à la fracturation hydraulique

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés : AQLPA, fracturation hydraulique, pétrole de schiste, méthane

 

Alain Brunel, Sophie-Anne Legendre et André Bélisle

Alors que le Canada vient d’approuver le projet Northern Gateway d’Enbridge et que le Québec s’apprête à autoriser des opérations de fracturation hydraulique en se lançant dans l’exploration du pétrole de schiste (Anticosti, et potentiellement Gaspésie).

 

l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) réitère son opposition à ce modèle énergétique en rappelant les conséquences environnementales qui pourraient être causées par le pétrole ou le gaz de schiste.

 

Avec un nouveau rapport qui dénonce entre autres les conséquences désastreuses du méthane dégagé lors de l’exploitation pétrolière sur le réchauffement climatique, l’AQLPA participe aujourd’hui aux audiences du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans l’espoir que les nouvelles données disponibles soient prises en compte dans l’évaluation. L’organisme dénonce entre autres les données obsolètes et la méconnaissance générale du gouvernement quant aux dangers du méthane généré lors de l’exploration ou exploitation pétrolière.

Des données obsolètes

« Une mise à jour des données sur la fracturation hydraulique est nécessaire », affirme André Bélisle. Selon le président de l’AQLPA, « le gouvernement sous-estime les émissions réelles de gaz à effet de serre (GES) provoqués par les activités pétrolières ».

On appelle «potentiel de réchauffement planétaire» (PRP) la capacité des gaz à effet de serre à contribuer au réchauffement. Le dernier rapport du GIEC, paru à l’automne 2013, attribue maintenant un PRP de 36 au méthane fossile sur 100 ans, ce qui signifie que, à volume égal, le méthane a un potentiel de réchauffement de 36 fois celui du dioxyde de carbone sur 100 ans. C’est une hausse de 71% par rapport à la valeur de référence de 21 de 1995 qui est toujours utilisée en 2014.

 

Les dangers du méthane

Selon l’analyste Sophie-Anne Legendre qui a travaillé au dossier,  « Seuls les impacts sur le climat devraient être un argument suffisant pour que le gouvernement dise non au pétrole et au gaz de schiste, sans mentionner les impacts sociaux et économiques négligeables ». L’analyste affirme que « le dernier rapport du GIEC a stipulé qu’avant même la révision du potentiel de réchauffement du méthane, le pétrole de schiste est 2,21 fois plus polluant que le pétrole conventionnel ».

Ayant connaissance des nouvelles données, si le gouvernement continue l’avancement des projets pétroliers, « le pétrole de schiste fera de nous des otages des hydrocarbures pour des décennies, au moment même où on devrait être de plus en plus indépendant des énergies fossiles », ajoute Andé Bélisle.

Pour conclure, M Bélisle a déclaré être content que le  gouvernement du Québec ait pris la décision d'effectuer une évaluation environnementale stratégique sur l’exploration de l’île d’Anticosti et sur les hydrocarbures en général. Selon l’environnementaliste, « il s’agit d’une bonne occasion pour réévaluer les potentiels de réchauffement climatique les plus à jour et ainsi avoir une idée globale de la situation énergétique et climatique au Québec ».

 

Pour consulter le mémoire, cliquez ici.

 

Source: GaïaPresse

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