L’évaluation environnementale stratégique sur l’exploitation des gaz de schiste est incomplète

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Photo de F. Vallace – Flickr

L’Association des biologistes du Québec (ABQ) participait le 17 juin dernier à St-Agapit aux audiences publiques du BAPE sur les enjeux liés à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans le shale d’Utica des basses terres du Saint-Laurent. Dans son mémoire, l’ABQ soulève les problématiques liées à la fragmentation des habitats dans une des régions les plus riches en diversité biologique de la province, mais très peu traitées dans l’évaluation environnementale stratégique (ÉES).

Bien que plusieurs aspects aient été médiatisés quant aux impacts potentiels sur l’aquifère ou les nuisances que ce type d’exploitation risque de générer sur le territoire, l’ABQ recommande que l’ÉES soit complétée en tenant compte de l’importance de la conséquence qu’une telle exploitation entraînerait. De plus, la décision qui concerne l’exploitation de cette filière doit être prise en toute connaissance de cause avec ses tenants et aboutissants. C’est pour cette raison que les biologistes doivent jouer un rôle prépondérant relativement à la mise en lumière de cet impact afin que le public soit bien informé des menaces que cela représente.

En effet, la fragmentation des habitats, ainsi que les conséquences environnementales qui y sont rattachées, est un phénomène bien connu de la communauté scientifique et des groupes environnementaux du Québec. Les impacts des infrastructures reliées à l’exploitation du gaz de schiste, qui ont déjà fait l’objet de différentes études publiées, mais dont l’ÉES ne fait pas mention, auront une empreinte écologique considérable en raison de leur nature, de l’étendue de leur déploiement sur le territoire et de la persistance des effets estimés dans les écosystèmes à plus long terme. Cette fragmentation des habitats affecte les corridors de déplacement de la faune et de propagation des plantes. Les infrastructures linéaires provoquent également un effet de lisière qui détruit la qualité des habitats naturels sur une grande largeur et qui favorise l’envahissement par les plantes exotiques nuisibles. Ces phénomènes réduisent grandement la biodiversité sur un territoire et ce, de façon insidieuse et permanente. L’Association des biologistes du Québec représente près de 750 membres. Ses objectifs sont entre autres, de contribuer à la protection du public, de promouvoir la reconnaissance de la profession de biologiste et d’assurer auprès de la population et des intervenants, les compétences et l’intégrité des biologistes membres dans leurs champs de spécialisation respectifs.

 

Source: Association des biologistes du Québec

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