Manifestation : Briser le « cercle visqueux » des hydrocarbures

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Une dizaine de groupes autochtones, citoyens et environnementaux se sont rassemblés aujourd’hui pour accueillir la marche des « Peuples pour la Terre Mère » de passage à Montréal.

Ces citoyens ont entamé le 10 mai une marche de 700 km dans le but de sensibiliser les communautés habitant le long du tracé qu'emprunterait l'oléoduc Énergie Est de TransCanada aux enjeux de ce projet qui acheminerait du pétrole extrait des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'au Nouveau-Brunswick.

Pour les marcheurs, c’est un sentiment d’inquiétude qui ressort chez la majorité des personnes rencontrées sur leur chemin. Pour Yanis Ben You Ci, présent depuis le début de la marche, « lors des nombreux échanges que j’ai pu avoir avec les citoyens et les citoyennes touchés de près ou de loin par l’oléoduc Énergie Est de TransCanada, beaucoup m’ont témoigné leur soutien et de leur engagement à s’impliquer dans le mouvement citoyen grandissant que nous connaissons aujourd’hui au Québec ». Depuis leur départ de Cacouna, les marcheurs effectuent du porte-à-porte et invitent les citoyens à signer la déclaration de protection de notre territoire de la campagne « Coule pas chez nous! ». À leur arrivée à Montréal, les marcheurs avaient récolté plus de 600 signatures.

La manifestation a suivi un itinéraire circulaire afin de dénoncer le « cercle visqueux » de notre dépendance aux hydrocarbures auquel nous condamne le gouvernement Couillard en acceptant l’arrivée du pétrole sale de l’Alberta au Québec. « Selon nous, les élites politiques et économiques du Québec tournent en rond en acceptant les projets d’oléoduc Énergie Est de TransCanada et la ligne 9 d’Enbridge. En encourageant l’expansion des sables bitumineux, ils mettent un frein à la transition énergétique. La marche des Peuples pour la Terre Mère entame le mouvement citoyen qui brisera ce cercle visqueux » soutient Alyssa Symons-Bélanger, co-porte-parole des marcheurs.

Les groupes citoyens présents se sont relayés au micro pour expliquer leurs actions pour stopper les projets d’oléoducs de sables bitumineux devant la foule réunie. Ce fut l’occasion pour le représentant du CQDE, l’avocat Michel Bélanger, de rappeler leur récente victoire devant les tribunaux face à TransCanada : « Les démarches judiciaires entreprises par le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) et ses partenaires ont permis de suspendre temporairement les travaux de forages prévus à Cacouna et d’obtenir des documents qui auparavant n’étaient pas disponibles. Mais il demeure que TransCanada demande un permis du Québec tout en continuant d’affirmer que Québec n’a pas juridiction sur son projet. Ce dossier reviendra donc inévitablement devant les tribunaux, d’autant plus que nous contestons aussi la légalité de l’autorisation qui a été donnée par le gouvernement fédéral ».

Le combat n’est donc pas encore gagné pour les environnementalistes. Pour Marie-Josée Béliveau de la Coalition vigilance oléoducs (CoVO) qui a pris part à l’organisation de la marche, « malheureusement, avec l'arrivée des projets d'oléoducs qui arrivent au Québec, la parole citoyenne n'a pas été prise en compte par le gouvernement et les entreprises. Les citoyens et les citoyennes doivent continuer à user d'imagination pour se faire entendre ».

La marche des Peuples pour la Terre Mère prendra fin le 14 juin à Kanesatake, en territoire kanienkehaka (mohawk). Des activités en solidarité avec les Premières Nations y seront organisées. Pour Melissa Mollen-Dupuis, co-porte-parole du mouvement Idle No More, « plusieurs prophéties et légendes parlent de grands serpents qui un jour envahiraient et détruiraient notre territoire et mangeraient nos enfants. Le parallèle avec les projets de pipelines à travers le Canada se fait inévitablement. Surtout lorsqu’on connaît maintenant les ravages que l’exploitation des sables bitumineux a apporté aux territoires et à la santé des Premières Nations de l’Alberta et qui maintenant menace le reste du Canada. Un pipeline qui brise et se déverse, c’est un pipeline de trop ! »

 

Groupes partenaires de l’activité :

–         Coalition Vigilance Oléoducs (CoVO)

–         Le Centre Québécois pour le Droit à l’Environnement (CQDE)

–         Idle No More

–         Femmes Autochtones du Québec

–         Divest McGill

–         GRIP UQAM

–         Cercle des Premières Nations UQAM

Avec le soutien de :

–         Greenpeace

–         Equiterre

–         Nature Québec

–         Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)

 

Consultez le dossier spécial Marche des peuples pour la Terre Mère pour être au courant des dernières activités des mercheurs et marcheuses.

 

Source: Peuples pour la Terre Mère

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