Tache d’huile invite la CRÉ-GÎM à continuer sur sa lancée au sujet de l’exploration dans le Golfe

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Tache d'huile salue la prise de position de la Conférence régionale des élus de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CRÉ-GIM) au sujet de l'exploration dans le Golfe, et invite ses membres à imposer les mêmes critères d'évaluation au projet de port pétrolier de Belledune. 

Il est rassurant de constater que les membres de la CRÉGÎM se joignent aux groupes et Premières Nations des cinq provinces maritimes qui affirment que les conditions ne sont pas en place à l’heure actuelle pour permettre les activités d’exploration des hydrocarbures dans l’ensemble du golfe du St-Laurent, comme mentionné le 9 juin dernier. Trop de questions importantes demeurent effectivement sans réponses dans le dossier de l'exploration pétrolière, alors que les risques sont indéniables et énormes.

"Tache d'huile se réjouit d'un tel sens des responsabilités de la part des membres de la CRÉGÎM. Les membres du mouvement espèrent que la CRÉ-GIM témoignera de la même rigueur en ce qui concerne le dossier du projet de port pétrolier de Belledune et de ses corollaires de transport." affirme Maude Prud'homme, porte-parole de Tache d'huile. Rappelons que le projet consiste à transporter du pétrole lourd de l’Alberta par train pour le stocker puis le transférer à bord de super-pétroliers ayant une capacité de chargement de 250,000 à 650,000 barils qui traverseraient la Baie-des-Chaleurs. " Le projet de la société albertaine Chaleur Terminal Inc. d'exploiter un terminal pétrolier à Belledune concerne de facto et très directement la population de la vallée de la Matapédia, de la Baie-des-Chaleurs, ainsi que les MRC Côte-de-Gaspé et Rocher-Percé." insiste la porte-parole.

Il est reconnu que toutes les opérations de transbordement impliquent des fuites, qui contamineraient la Baie. Les risques de déversements sont quant à eux réels, et il n'existe aucune façon éprouvée de récupérer un déversement de pétrole sous la glace, caractéristique de la navigation et de l'exploitation dans la Baie-des-Chaleurs et dans le golfe du St-Laurent. Ce fait avait d'ailleurs été relevé dans le rapport de la Coalition Saint-laurent qui a inspiré la prise de position de la CRÉGÎM.

À ce jour, seule la population du Nouveau-Brunswick aura été invitée à se prononcer sur le projet. Ni le transport de wagons-citernes via des municipalités du Québec, ni même le fait que le plan d'eau concerné, la Baie-des-Chaleurs, soit partagé par les 2 provinces n'a donc donné lieu à une consultation dans la province. Aucune étude indépendante couvrant les risques et les impacts sur les personnes, l'environnement et les économies régionales ne sont prévues de notre côté de la frontière. " Consent-on à subir et à prendre tous les risques liés à ce projet qui nous affecteraient directement ? Ne devrions-nous pas avoir notre mot à dire? " demande la porte-parole.  

Chaleur Terminal inc. prévoit débuter la construction aussitôt que le certificat d’autorisation du Nouveau Brunswick sera émis, c'est-à-dire au milieu de l’été 2014. On mentionne 6 à 8 mois de construction afin de permettre le début des opérations de transport vers la fin de 2014 ou le début de 2015. Tache d'huile enjoint les municipalités directement concernées à en prendre acte et à:

  • Exiger du gouvernement du Québec que le BAPE siège sur les impacts du transport ferroviaire et maritime du pétrole sur notre territoire;
  • Mettre de la pression sur le gouvernement du Nouveau-Brunswick afin qu'il n'émette pas l'autorisation pour que le projet de terminal pétrolier à Belledune aille de l'avant tant que l'ensemble des populations concernées n'ait été consultées convenablement sur la question;
  • Adopter le règlement dit de Saint-Bonaventure sur la protection de l’eau.

Mentionnons que partout sur le continent, des communautés se lèvent pour refuser de participer à l'expansion des sables bitumineux en bloquant la construction des pipelines prévue pour exporter le pétrole albertain. Le passage du pétrole des sables bitumineux à l'ouest via le Northern Gateway, tout comme le passage au sud via le Keystone XL sont remis en question. Le projet d’inversement de l’oléoduc 9B d’Enbridge entre le nord de l’Ontario et le Québec tout comme le projet de Transcanada Energy East visant le transport vers l’est du Canada sont aussi controversés. Il est temps de cesser le désastre et de construire des infrastructures tournées vers un avenir viable pour les générations futures. " Souhaitons-nous être complices de l'expansion du complexe industriel le plus polluant de la planète, le tout en mettant à risque les communautés, les écosystèmes et des pans entiers de l'économie locale? " demande la porte-parle de Tache d'huile.

 

Source: Tache d'huile

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