La problématique de l’eau: penser globalement, agir localement

0

Par Denis Plante

Représentant du Regroupement des conseils régionaux de l'environnement (RNCREQ)


L’eau, élément fondamental de la vie, demeure une source vitale pour nous tous. Elle doit être considérée comme partie intégrante du bien commun, à savoir une richesse collective que nous devons préserver et bien utiliser, selon les besoins des différentes populations de la planète. Si l’accès à l’eau potable n’est pas une réalité quotidienne pour des milliards d’êtres humains, l’illusion de l’abondance sans fin de l’eau dans les pays industrialisés, comme le Québec, représente un mythe qu’il faut débouter.

D’ailleurs, faut-il rappeler que de l’eau qui recouvre 71% de la surface du globe, la partie de l’eau douce n’en constitue que 3%.

Face à ces défis, l’Organisation des Nations Unies a adopté, en 2010, une résolution à l’effet que le droit à l’eau potable, salubre et propre se présente comme un droit essentiel pour l’homme. Au Québec, une politique nationale de l’eau a fait l’objet, en 2002, d’une législation qui indique clairement que l’eau est une ressource unique et commune et qu’il importe de l’encadrer et de mesurer son utilisation.

Il faut donc considérer que cette problématique doit être envisagée de façon planétaire, mais que des actions doivent être accomplies aux plans national et local.

 

Les choix du Regroupement des organismes des bassins versants du Québec

Le Regroupement des organismes des bassins versants du Québec (ROBVQ) est un réseau qui favorise la gouvernance de l’eau dans le cadre d’une gestion intégrée visant des objectifs de développement durable. Face à aux différents projets d’exploitation de sources d’énergie que sont les hydrocarbures (gaz de schiste, pétrole), le ROBVQ, de par ses interventions, rappelle que l’utilisation de l’eau à des fins publiques ainsi que son exploitation dite industrielle doivent être conformes au bien commun. Le réseau québécois, de par sa façon de faire, témoigne de sa crédibilité.

D’abord, en s’appuyant sur ses connaissances des ressources d’eau (lacs, rivières, eaux souterraines), le ROBVQ est en mesure de bien évaluer les impacts des différentes utilisations de l’eau. Son expertise portant sur tout le territoire québécois et les nombreux mémoires qu’il a produits lui permet donc de bien situer les enjeux.

Ces prises de position et ses recommandations sur une éventuelle exploitation des hydrocarbures au Québec sont fondées sur le principe de précaution, à savoir bien connaître avant d’agir. Dans l’état actuel des choses, il faut apporter des modifications législatives et réglementaires qui vont encadrer cette activité économique (Loi sur la qualité de l’environnement).  De plus, il faut adopter une Loi sur les hydrocarbures qui devrait tenir compte des impacts cumulatifs de ces activités et limiter, si tel est le cas, les zones d’exploitation.

Le ROBVQ réclame que le gouvernement agisse avec ouverture et transparence et vise l’acceptabilité sociale des projets.

Dans ce sens, il faut écouter les citoyens, les accompagner dans leur démarche et les informer tout au long de celle-ci. Le réseau choisit donc un exercice de consultation publique caractérisé par la mise en place de tables de concertation (organismes, municipalités, comité de citoyens) pour mener à bien ce débat sur un enjeu majeur pour la société québécoise.

 

L’action citoyenne québécoise 

En mai dernier, lors de deuxième édition de son Gala Misez EAU, le ROBVQ a salué les réalisations les plus marquantes et remercié les acteurs les plus volontaires touchant la protection de l’eau. Des prix ont été attribués à des représentants des entreprises, des municipalités et d’organisations ainsi que pour l’implication exceptionnelle d’un individu. Une activité afin de reconnaître les efforts accomplis au cours de l’année. Il faut retenir que le réseau représente 40 organismes de bassins versants, réunit plus de 800 acteurs et compte 200 salariés.  

C’est en impliquant le plus grand nombre de citoyens dans la préservation de l’eau, bien commun de l’humanité, que nous pourrons nous assurer qu’elle demeurera accessible et de qualité pour les générations futures.

Partager.

Répondre