Le dernier rapport de Greenpeace Canada établissant un classement entre les grands détaillants canadiens en matière d’approvisionnement en aliments de la mer durables exhorte les géants de la vente de passer à la prochaine étape et d’appuyer la création de sanctuaires marins. Un sondage inclus dans le rapport de cette année démontre qu’une majorité de Canadiens souhaite la création de ces réserves marines.
« Les grandes chaînes de supermarchés du Canada font des progrès quant à leur engagement de s’approvisionner en aliments de la mer durables, mais elles peuvent jouer un rôle plus important pour protéger nos océans », affirme Charles Latimer, responsable de la campagne océans de Greenpeace Canada. « Certains détaillants appuient des initiatives de conservation élargies, mais aucun n’a vraiment pris de mesures concrètes. Pour commencer, ils pourraient s’engager de façon ferme à ne pas s’approvisionner dans des sanctuaires marins proposés ou existants. »
Le rapport de 2014 intitulé « Protéger les océans est l’affaire de tous : classement des supermarchés sur la durabilité des aliments de la mer » place Canada Safeway, acquis par Sobeys en 2013, au premier rang avec une cote verte. En plus d’avoir pris des mesures pour remplacer certains aliments de la mer, comme le thon en conserve et le saumon d’élevage à filet ouvert, par des produits plus écoresponsables l’entreprise s’est aussi engagée à ne pas s’approvisionner dans des sanctuaires marins en haute mer proposés dans le Pacifique Centre-Ouest, où la majorité des thons sont capturés, et d’éviter le poisson provenant du sanctuaire proposé dans la mer de Ross (en Antarctique).
Loblaw se classe en deuxième et a obtenu également une cote verte, étant l’entreprise la plus dynamique pour ce qui est de la mise en œuvre de ses politiques. Metro est troisième et soutient la création de réserves marines dans une nouvelle édition de sa politique. Walmart Canada a aussi fait de même dans la dernière version de sa politique, se classant au 5e rang.
Le rapport révèle également que les consommateurs sont en faveur de la protection des océans. Un sondage réalisé en début d’année par Stratcom pour le compte de Greenpeace révélait qu’une forte majorité (78 pour cent) des Canadiens veulent qu’au moins 10 pour cent de nos océans bénéficient d’une protection maximale, notamment sous forme de réserves marines soustraites à toute exploitation ou sous forme de sanctuaires marins. Le sondage révélait aussi qu’une majorité écrasante (94 pour cent) de Canadiens veulent la création de zones pleinement ou partiellement protégées.
Moins de trois pour cent des océans de la planète sont protégés; quant aux eaux marines canadiennes, ce chiffre plonge à moins d’un pour cent. Le Canada se situe loin derrière les autres pays quant à la protection des milieux marins et le gouvernement fédéral n’est pas en voie d'atteindre sa protection de 10 pour cent des zones côtières et marines d’ici 2020 suite à l’engagement pris sous la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.
Les dirigeants dans plusieurs autres pays ont sonné l’alarme sur la nécessité d’agir pour protéger les océans. La semaine dernière, la Commission mondiale de l’océan, composée de gens d’affaires influents et d’anciens chefs d’État, y compris le très honorable Paul Martin, a publié un plan de sauvetage des océans sur 5 ans qui recommande des façons concrètes de faire face aux menaces et d’assurer la protection en haute mer. Récemment, le Secrétaire d’État américain John Kerry a convoqué les leaders mondiaux à l’événement Our Ocean Conference [Conférence sur nos océans], afin de discuter de la protection des océans. Immédiatement après, le président Obama a annoncé qu’il créera la plus grande réserve marine au monde.
« En tant qu’importants acheteurs et vendeurs d’aliments de la mer, les grands détaillants pourraient faire pression auprès des gouvernements pour les amener à agir plus rapidement pour la protection des océans, » précise M. Latimer. « Les détaillants sont en contact avec les consommateurs, le gouvernement et leurs fournisseurs. S’ils décident de soutenir davantage la mise en place de sanctuaires marins, les gens les écouteront ».
Greenpeace fait campagne pour la création d’un réseau mondial de sanctuaires marins qui couvrirait 40 pour cent des océans de la planète. Ces espaces favoriseraient le rétablissement de la biodiversité marine et l’adaptation des espèces face aux menaces qui pèsent sur elles, comme les changements climatiques.
Source: Greenpeace
