Le mouvement Toile verte demande à la Ville de Québec de se doter d’une Politique de l’arbre

0
Photo de Kamira Husky – Flickr

Le mouvement Toile verte, un regroupement de sept organismes environnementaux, dénonce l’abattage injustifié de plusieurs arbres matures du 1489 rue Barrin et demande à la Ville de Québec de se doter d’une Politique de l’arbre.

Dans ce dossier, un aménagement différent du terrain aurait pu à la fois permettre la densification tout en protégeant un plus grand nombre d’arbres municipaux, situés en bordure de rue, et d’arbres privés, situés en bordure de lot. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé : au cours des dernières années, plusieurs projets de densification se sont traduits par des coupes à blanc alors que de nombreux arbres auraient pu être protégés et conservés. Mais il semble qu’aucune recherche d’aménagement alternatif n’ait été exigée par la Ville de Québec.

« Il est tout à fait possible de réaliser des projets d'habitation plus denses sur la rue Barrin, tout en conservant les arbres matures. Le problème ne relève pas de la densification en soi, mais plutôt d'un manque de volonté et d'une paresse certaine, et je reste poli, dans la conception du projet. Bref, ces coupes sont complètement inutiles », souligne Christian Savard, directeur général chez Vivre en Ville.

Les villes soucieuses de la santé et de la qualité de vie de leurs citoyens se sont dotées d’une Politique de l’arbre avec des objectifs précis, dont celui d’atteindre au moins 25 % du territoire urbanisé recouvert par la canopée des arbres (projection ombragée de la cime des arbres au sol). Or, la Ville de Québec, avec seulement 18,8 % de son territoire urbanisé recouvert par la canopée, se situe loin derrière. Le grand nombre d’arbres matures abattus, le faible effort de plantation et la plantation d’un grand nombre d’espèces d’arbres à petit déploiement  ne lui permettront pas de rattraper le retard actuel. 

« Pourtant, de plus en plus d’études démontrent la rentabilité économique et sociale de la préservation des arbres en milieu urbanisé. Ainsi, selon une récente étude des économistes de la Banque Toronto-Dominion, les arbres en milieu urbain vaudraient 700$ chacun en actif direct et représenteraient près de 8$ en « bénéfices » pour une économie métropolitaine. Ces données devraient à tout le moins faire réfléchir l’administration municipale et les promoteurs privés, si ce n’est changer leurs pratiques d’aménagement », ajoute Julie Molard, directrice générale de l’Association forestière des deux rives.

Rappelons aussi que les arbres urbains, en climatisant et en dépolluant l’air, protègent la santé des personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques et de problèmes cardiovasculaires. Selon l’Institut national de santé publique du Québec, pour compenser dès la première année la captation de polluants d'un arbre mature abattu, il faut planter 50 jeunes arbres. Dans un programme de santé publique intégré, il faut donc, en tout premier lieu, protéger les arbres matures existants et, en deuxième lieu, planter massivement des arbres à grand déploiement dans les secteurs identifiés comme étant des îlots de chaleur.

 

Source: Nature Québec

Partager.

Répondre