Obsolescence programmée: la faute à qui?

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Par Jessie Payette


Photo de Martouf – Wikipedia commons 

Mots-clefs: obsolescence programmée, déchets électroniques, responsabilité sociale des entreprises

 

L’augmentation de la production d’appareils de toute sorte a pour effet d’accroître les pressions sur l’environnement. L’obsolescence programmée est souvent pointé du doigt dans ce fléau. Mais les industries sont-elles les seules à blamer?

 

Le rôle des consommateurs

En effet, L'obsolescence programmée a également pour effet d’influencer les comportements des consommateurs. L’évolution technologique des produits est plus accentuée que dans le passé contribuant à générer de nouveaux besoins auprès des consommateurs avides de produits dernier cri.  Les appareils n’ont pas toujours l’occasion de rendre l’âme avant qu’un nouvel appareil vienne lui succéder.  Peut-on mettre l’entièreté du problème sur le dos de l’industrie? Il serait sans doute plus sage de nuancer les propos avant de porter l’entièreté du blâme sur l’industrie d’autant plus que les consommateurs ont accès à de multiples sources d’informations  en matière de consommation responsable.  On peut difficilement dire que les fabricants forcent les consommateurs à acquérir le dernier produit sur le marché.  À cet égard, il pourrait être intéressant de prendre le temps d’étudier  nos comportements en matière de consommation afin de déterminer notre niveau de sensibilité vis-à-vis des mascarades de l’industrie.

 

Qu'est-ce que l'obsolescence?

L’obsolescence programmée est un phénomène de plus en plus discuté et critiqué par les experts et les consommateurs. Pourtant, l’obsolescence programmée ne date pas d’hier. Elle serait apparue dans les années vingt à la suite du «Cartel Phoebus, un regroupement international [de grands joueurs œuvrant dans le milieu de la fabrication comme]General Electric, Philips, Osram et la Compagnie des Lampes» (Barette, 2013).

Sa première apparition dans la littérature scientifique date de 1932 «dans un ouvrage de l'Américain Bernard London [intitulé The New Prosperity] où il propose la notion de «planned obsolescence» pour relancer l'économie et mettre fin à la dépression» (Joly, 2013). L’obsolescence programmée, également connue sous l’appellation désuétude planifiée, a pour effet de limiter la durée de vie des appareils qui sont vendus sur le marché.  Il est avantageux pour les fabricants de limiter «volontairement et de différentes manières la pérennité de leurs produits pour obliger les consommateurs à les remplacer plus rapidement» (Joly, 2013).  Les stratégies adoptées par les fabricants prennent diverses formes : « Arrêt de la production des pièces de rechange, incompatibilité de formats de logiciels, défaut volontaire de conception… » (Joly, 2013).

Dans ce contexte,  il  est possible pour l’industrie de faire du profit facile sans trop de difficulté.  Qui plus est «La complexité des appareils modernes laisse libre cours à l'ingéniosité des fabricants qui contournent allègrement une législation méconnue et peu adaptée» (Joly, 2013). Les consommateurs en sont les premières victimes suivies de près par l’environnement.

 

Source: GaïaPresse

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