L’économie verte à Montréal : où en sommes nous?

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Par Marina Tymofieva


SWITCH, l'Alliance pour une économie verte au Québec  a amorcé une tournée des régions pour prendre le pouls de l’économie verte au Québec. En collaboration avec Technoparc Montréal, les organismes ont effectué ce matin un point presse faisant un état des discussions d'une vingtaine de décideurs du Grand Montréal des milieux environnemental, économique, institutionnel et de la recherche autour des différentes applications de l’économie verte en région et des défis quotidiens associés.

 

Les freins de l’économie verte

L’économie verte, telle que la conçoit SWITCH en rapport avec la définition du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) est : « une économie entrainant une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources ». Les marchés associés à une économie verte pourraient passer de 740 milliards $ US en 2009 à 1,5 ou 2,7 billions $ US d’ici 2020, soit quelque 2,1 % du PIB mondial.

« Nous voulons connaître et faire connaître les champions dans ce domaine, qui sont souvent des petites entreprises qui se heurtent à des barrières règlementaires comme des codes du bâtiments, des programmes gouvernementaux et autres, qui ne sont pas adaptés à eux. […] Par exemple, les règlementations imposent souvent l’utilisation de certaines technologies aux entreprises, au lieu d’imposer un résultat. Cela freine beaucoup les nouvelles technologies plus efficaces… » a déclaré Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki et porte-parole de SWITCH.

Selon SWITCH, un des facteurs principaux du succès de l’économie verte est la concertation entre les différents acteurs impliqués dans la région. Le développement d’une plus grande cohérence dans les politiques et les interventions de l’État et la convergence des initiatives des secteurs public, privé, associatif, coopératif et mutuel et de la société civile en faveur d’une économie verte, sont plus que nécessaires. Avec plusieurs exemples à l’appui, les conférenciers Karel Mayrand et Denis Leclerc ont démontré qu’une étroite collaboration engendre à l’échelle locale des projets fonctionnels.

 

Un portait inexistant

Durant la rencontre, Sylvain Ouellette, directeur des technologies propres chez Technoparc Montréal a fait valoir le leadership de Montréal en matière d’économie verte, avec de nombreuses entreprises prometteuses, institutions et initiatives innovantes dans des secteurs variés tels l’énergie solaire, les nanotechnologies, l’efficacité énergétique, la valorisation des matières résiduelles, le traitement de l’eau, de l’air et des sols ainsi que le marché du carbone. En revanche, il est impossible d’avoir un état des lieux précis de l’économie verte à Montréal, encore moins à l’échelle du Québec tout entier. Les chiffres exacts sont inexistants. « La difficulté de dresser un portait de l’économie verte est aussi un indicateur, selon moi. Pendant que le gouvernement investit dans les projets pétroliers à Anticosti, par exemple, il ne regarde pas à la bonne place. C’est pour ça que SWITCH a sa raison d’exister » a ajouté M Mayrand. Selon le porte-parole, ce portait est cependant essentiel pour avoir un poids d’envergure lors des échanges avec le gouvernement en faveur du virage vert de l’économie québécoise.

Lors de la conférence, un fait a été souligné : dans le futur, le Québec va être ou bien un acheteur de l’économie verte, ou bien un créateur. « Si on ne fait rien, on va être obligés d’importer les technologies vertes d’ailleurs, alors que nous avons au Québec tout le potentiel pour les développer sur place » a conclu Karel Mayrand.

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