Nouvelle campagne « Québec et Plan Nord sans uranium »

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De gauche à droite : Ugo Lapointe (QMM),  Dr. Éric Notebaert (ACME et MSM), Chef Richard Shecapio (Mistissini), Dr. Isabelle Gingras (ACME), Marc Fafard (SISUR)

Alors que débute la 2e phase des consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur les enjeux des mines d’uranium au Québec, Premières nations, médecins, citoyens et écologistes unissent leur voix pour créer une alliance et lancer la nouvelle campagne « Québec et Plan Nord sans uranium ». 

« Les profits découlant de l'exploitation minière de l'uranium sont de courte durée, mais les tonnes de déchets miniers laissés derrières demeurent toxiques et radioactifs pendant des milliers d'années. Ceci n’est pas du développement durable et représente un fardeau inacceptable pour les générations à venir », a déclaré Dr. Eric Notebaert, porte-parole de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME) et de Médecins pour la survie mondiale (MSM).
 
« Nous sommes ouverts au développement responsable des ressources dans le respect de nos droits et de nos communautés, mais nous sommes totalement opposés à l’extraction de l’uranium à cause des risques inhérents à cette industrie. C’est la conclusion à laquelle nous arrivons après plusieurs années d’analyse et nous souhaitons vivement que Québec arrive à la même conclusion après sa propre analyse », a pour sa part affirmé le Chef du Conseil de la Nation Crie de Mistissini, M. Richard Shecapio, dont la communauté est affectée par le projet d’uranium le plus avancé au Québec (projet Matoush de la compagnie Strateco).
 
« Avec cette nouvelle campagne, nous invitons les Québécois à appuyer un développement responsable des ressources du Nord et du Québec, tout en renonçant à l’exploitation de l’uranium, dont les risques et les dangers pour la santé et l’environnement sont trop nombreux », a expliqué M. Marc Fafard, porte-parole de l’organisme Sept-Îles sans uranium.
 
« Nous invitons le Québec à suivre les exemples de la Colombie-Britannique, de la Nouvelle-Écosse et de l’État de Virginie, qui ont tous renoncé à l’exploitation de l’uranium et privilégié d'autres types de développement pour des raisons de santé, de sécurité et d’environnement », a fait savoir Ugo Lapointe, porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine.
 

Faire savoir son opinion au BAPE d’ici le 30 octobre

Le premier geste que cette Alliance demande aux Québécois de poser dans le cadre de la campagne « Québec et Plan Nord sans uranium » est de s’informer et de faire savoir au BAPE leur opinion, leurs préoccupations et leur opposition face à cette industrie d’ici le 30 octobre, soit par courriel (uranium@bape.gouv.qc.ca), soit par téléphone (1-418-643-7447 ou 1-800-463-4732, p. 422), soit par un formulaire en ligne disponible à cet effet sur le site du BAPE (http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/uranium-enjeux/questions/for…).
 
 « Plus les Québécois se feront entendre, plus il y a de chance que nos élus prennent la bonne décision en faveur d’un Québec et d’un Plan Nord sans uranium » de conclure Dr. Isabelle Gingras, membre de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et membre du comité de travail de la Santé publique de la Côte-Nord sur les enjeux de la filière uranifère.
 

Constats inquiétants de la santé publique

Deux récentes études de la Santé publique du Québec confirment plusieurs risques et impacts reliés aux mines d’uranium, notamment des risques de contamination radioactive qui « peut s’étendre sur des distances importantes » et qui persistent pendant « plusieurs milliers d’années » (DSP-CN 2014 : 12, 19). La Santé publique émet d’ailleurs « de sérieuses réserves » concernant « la capacité d’en mesurer les impacts à long terme ». Elle confirme également une augmentation des taux de cancers du poumon chez les travailleurs miniers, ainsi qu’une augmentation « suspectée » des taux de leucémie et de malformations génétiques dans les populations environnantes (INSPQ 2013 : 18, 21). La santé publique conclut que « les mines d’uranium, même les plus modernes, ne sont pas à l’abri de défaillances » qui peuvent entraîner des impacts sociaux et environnementaux majeurs, en particulier chez les communautés autochtones.
 
L’Alliance Québec et Plan Nord sans uranium regroupe des représentants autochtones et non autochtones du Nord et du Sud du Québec, des associations de médecins, des groupes citoyens, des groupes environnementaux et des organismes de la société civile, notamment : l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, la Nation Crie de Mistissini, Nature Québec et Sept-Îles sans uranium. D’autres activités de mobilisation seront annoncées au cours de l’automne 2014.

 

Source: Pour un Québec sans uranium

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