Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection: des scientifiques dénoncent une mascarade!

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Par Marina Tymofieva


Photo de Idea go – FreeDigitalPhotos

Un collectif de scientifiques indépendants à réitéré ce matin son opposition contre le nouveau règlement provincial sur la protection de l’eau potable. Ils ont rendu public les résultats d’une analyse approfondie du nouveau Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection entré en vigueur le 14 août dernier. Leur conclusion est sans appel : le règlement ne protège pas réellement les sources d’eau potable. Pire, il facilite la prolifération de l’industrie pétrolière.

 

Le premier constat aberrant du règlement a été souligné par la biologiste Céline Marier. Selon la scientifique, « il est assez étonnant qu’un règlement sur la protection des eaux consacre toute une partie à la fracturation… De plus, le règlement ne fait pas de différence entre les gisements conventionnels et les gisements non conventionnels qui impliquent la fracturation, générant ainsi beaucoup plus de pollution ».

 

Selon le gouvernement, le panache de pollution dû à un puits ne devrait pas dépasser 500 mètres de rayon autour de la tête du puits, puisque c’est la distance séparatrice minimale à avoir entre un puits d’eau potable et un puits gazier ou pétrolier, imposée par le nouveau règlement. « C’est une distance dérisoire! Des tests sur des puits aux États-Unis ont déjà démontré que la contamination en méthane se propage à plus d’un kilomètre, et est même 17 fois supérieure dans la zone inférieure à un kilomètre » a déclaré Céline Marier.

 

Chantal Savaria, ingénieure-géologue et spécialiste des contaminations par les hydrocarbures, a souligné que ce qui est le plus à craindre, c’est la contamination qui remonterait de la profondeur à la surface, vers les nappes phréatiques. Or, le nouveau règlement modifie la distance verticale minimale à conserver entre le puits et la surface. Elle est passée de 1000 à 400 mètres. « Il semblerait que ce règlement ait été fait sur mesure pour que l’industrie pétrolière contourne les difficultés » a ajouté l’ingénieur-géologue Marc Durand.

 

Quant à la coalition Eau Secours, elle dénonce le risque de contamination de l’eau créé par le développement de la filière pétrolière et gazière. « Ce projet de règlement constitue un recul par rapport aux normes prévues dans les diverses variantes du Règlement dit de Saint-Bonaventure. Le projet de loi présenté par David Heurtel porte atteinte aux compétences des municipalités, n’assure pas une protection suffisante et adéquate des sources d’eau potable et est taillé sur mesure pour offrir un boulevard à des projets pétroliers et gaziers dangereux pour la qualité de l’environnement, l’eau et la santé des résidentes et résidents », selon la Coalition.

La présidente d’Eau Secours, Martine Chatelain,  a rappelé que les municipalités ont la responsabilité légale de distribuer à leurs citoyens une eau potable de qualité, mais ne sera plus en mesure de le faire avec l’adoption du nouveau Règlement.

 

Source: GaïaPresse

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