Dévoilement d’une étude internationale: Quel regard porte la population sur les organisations coopératives ?

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Dans le cadre du Sommet international sur les coopératives, la Chaire de coopération Guy-Bernier de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM (ESG UQAM), en collaboration avec la Chaire de Recherche Lyon 3 Coopération, dévoile une étude internationale portant sur la conception populaire de la nature coopérative et de sa notoriété. Réalisée auprès de 4 000 personnes provenant de dix pays répartis sur les cinq continents, cette vaste étude examine l’attitude des répondants envers les organisations coopératives. Elle s’intéresse particulièrement à l’image des coopératives et veut identifier ce que doivent faire ces entreprises pour influencer le jugement du grand public en regard du fait qu’elles sont de véritables coopératives.

 

L’étude est disponible sur le site de la Chaire de coopération Guy-Bernier

Quatre secteurs coopératifs ont été observés (financier, consommation, travail et production). Les chercheurs ont analysé l’incidence de sept types de manifestations (pratique de gestion, pratiques commerciales, politiques, etc.) sur le jugement coopératif du grand public. Quatre d’entre elles portent sur les principes coopératifs (ouverture, engagement dans le milieu, démocratie et partage des bénéfices) et les trois autres, sur la principale mission des coopératives des différents secteurs (prise en compte de l’intérêt des consommateurs, des travailleurs et des producteurs). Les résultats obtenus permettent de mieux comprendre le jugement coopératif des répondants et les attitudes qu’ils manifestent envers les coopératives.

« Les conclusions de cette étude démontrent qu’il y a encore beaucoup de travail à faire dans le monde pour mieux faire connaître la nature et la contribution des coopératives, a déclaré Mme Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, commanditaire de l’étude. De plus, l’étude confirme l’importance de l’expérience client dans le jugement porté sur les coopératives. Une expérience qui passe par l’innovation et la capacité des coopératives d’anticiper les besoins de leurs membres pour toujours mieux les servir. »

 

Constats

Selon l’équipe de recherche, trois enjeux importants ressortent de l’analyse des résultats : les coopératives auraient avantage à améliorer leur notoriété, elles doivent favoriser et faire connaître leurs manifestations qui sont cohérentes avec les principes coopératifs, puis elles doivent redonner la priorité à leur mission première, soit de répondre aux besoins des membres.

« Les coopératives possèdent des finalités et des modes de fonctionnement qui leur sont propres et l’exploitation de ces éléments distinctifs s’avère être un avantage concurrentiel qui mérite d’être mieux exploité », souligne M. Michel Séguin, titulaire de la Chaire de coopération Guy-Bernier.

Sur le plan de la notoriété et de l’image, une forte majorité de répondants (78,2 %) n’est pas en mesure d’identifier une entreprise de type coopératif. Ils ont également une image mitigée des coopératives. L’image qu’ils ont des coopératives est positive à l’égard des aspects de la responsabilité sociale et de la priorisation du rendement financier à long terme plutôt que du profit à court terme. Elle l’est toutefois moins sur la capacité à innover et l’avantage concurrentiel des offres.

En ce qui a trait au jugement coopératif des répondants, ces derniers sont moyennement en accord avec le fait que les coopératives respectent leur nature. Les types de manifestations les plus susceptibles d’influencer positivement ce jugement sont, par ordre d’importance, ceux liés à l’ouverture à toute personne, peu importe leur origine ou leur situation économique, à l’engagement dans le milieu et aux pratiques démocratiques.

Parmi les manifestations associées à la mission des coopératives, celles relatives à la prise en considération de l’intérêt du consommateur ont le plus d’influence sur le jugement coopératif, peu importe le secteur. À l’exception des coopératives du secteur du travail, les répondants estiment que la recherche de l’intérêt du travailleur va à l’encontre du respect de la nature coopérative. Toujours selon les répondants, la recherche de l’intérêt du producteur va également à l’encontre du respect de la nature coopérative, y compris dans les coopératives du secteur de la production. Cette position des répondants va à l’encontre de la finalité de certaines coopératives, ce qui amène les chercheurs à conclure que la majorité du public a une compréhension relative de la nature de ce type d’organisation.

Sur le plan des attitudes envers la coopérative, les chercheurs constatent que la majorité des répondants sont peu en accord avec l’idée que les coopératives sont des entreprises distinctes. Pour favoriser cette perception, les organisations coopératives devront démontrer leur engagement dans le milieu. Quant à la confiance envers les coopératives, les répondants sont plutôt modérés. La prise en compte par la coopérative de leurs intérêts en tant que consommateurs influencerait positivement cette attitude.

Pour conclure, il semble que les répondants adhèrent faiblement à ce qu’ils perçoivent être les valeurs coopératives. Ils sont modérément disposés à recommander la coopérative à un tiers et leur attirance envers la marque COOP est tout aussi modérée. Les répondants ne sont pas vraiment prêts à payer davantage pour transiger avec une coopérative. Enfin, ils sont faiblement attirés par les coopératives en tant qu’employeur, attrait qui s’avère très sensible aux manifestations montrant que ces dernières prennent en considération l’intérêt des travailleurs.

 

À propos de la Chaire de coopération Guy-Bernier

Créée le 27 janvier 1987, la Chaire a comme mission de promouvoir la recherche, le transfert des connaissances et la formation portant sur les enjeux actuels et futurs du milieu coopératif. Elle poursuit des objectifs sociaux, culturels et économiques très larges, en réponse à des préoccupations générales, mais aussi précises exprimées par le Mouvement Desjardins et les autres acteurs du mouvement coopératif du Québec et du Canada.

 

À propos du Sommet international des coopératives

Tenu à l’initiative du Mouvement Desjardins et de l’Alliance coopérative internationale, le deuxièmeSommet international des coopératives réunit des décideurs et des personnes d’influence du milieu coopératif et mutualiste de tous les continents à Québec (Canada), du 6 au 9 octobre 2014. Par ses thèmes ambitieux et audacieux, cet événement associe également de nombreux leaders socio-économiques et dirigeants politiques de la planète.

 

Source: UQAM

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