Forages à Cacouna : Québec doit révoquer le certificat de TransCanada et obtenir des avis scientifiques

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Photo de Flcelloguy – Wikipedia commons

Les groupes environnementaux Fondation David Suzuki, Fondation Rivières, Greenpeace, Nature Québec et le Centre Québécois du Droit de l’Environnement (CQDE) interpellent le gouvernement du Québec à la suite du dépôt par TransCanada d’un plan correctif pour réduire le bruit causé par ses forages au large de Cacouna.

Le dépôt de ce plan a été exigé par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) parce que l’entreprise a dépassé le seuil de bruit déterminé dans le certificat d’autorisation. Pour les groupes, Québec doit immédiatement faire preuve de transparence, révoquer le certificat d’autorisation octroyé à TransCanada et obtenir l’avis des scientifiques experts des bélugas du Saint-Laurent.

Selon Robert Michaud, président et directeur scientifique du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM), « les dépassements de bruits produits par les travaux de TransCanada en septembre dernier dans l’habitat essentiel du béluga augmentent considérablement les risques d’impacts négatifs sur cette population en péril. À la lumière des informations sommaires disponibles, les bruits à la source pourraient avoir été 4 fois plus puissants que prévu et la zone ainsi insonifiée 25 fois plus étendue. Selon la nature et la fréquence de ces dépassements, cela peut remettre sérieusement en cause l‘évaluation des risques de la poursuite de ses travaux au-delà du 15 octobre. »

À la lumière de cette opinion, les groupes réitèrent que le certificat d’autorisation octroyé à TransCanada doit être révoqué par le MDDELCC. Selon eux, les risques d’impacts négatifs pour les bélugas nécessitent qu’une révision scientifique en profondeur soit réalisée. Ils estiment que cette dernière ne peut être faite que par les véritables experts des bélugas au sein de Pêches et Océans Canada. De plus, les groupes invitent Québec à faire preuve de transparence et de publier les données soumises par TransCanada quant aux mesures pour le bruit ainsi que les nouveaux plans de travail que propose la pétrolière.

« Nous demandons que le gouvernement du Québec rende des comptes à la population et fasse preuve de transparence, a déclaré Patrick Bonin de Greenpeace. Ces dépassements sonores sont inquiétants et les impacts cumulatifs des travaux dans la pouponnière des bélugas n’ont toujours pas été évalués. »

Selon Christian Simard de Nature Québec, « avant d’encore déranger les bélugas, il faut évaluer adéquatement les impacts liés aux forages, et y ajouter ceux liés à une éventuelle construction et exploitation d’un terminal pétrolier. Bref, Il faut que les Québécois puissent décider de l’avenir de ce projet en toute connaissance de cause. »

« Le principe de précaution requiert que le gouvernement du Québec prenne le temps nécessaire et consulte les personnes qualifiées avant d’autoriser d’autres travaux qui pourraient affecter une espèce menacée comme le béluga », a mentionné Karine Péloffy du CQDE.

 « Compte tenu que les travaux de TransCanada, qui ont été autorisés sans fondement scientifique rigoureux et en l’absence de la transparence la plus élémentaire, ont déjà eu un impact négatif sur les bélugas, le gouvernement du Québec doit de toute urgence faire cesser toute activité à Cacouna et soumettre l’ensemble du dossier au BAPE » a mentionné Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki.

 

Source: Greenpeace

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