Les entreprises de technologies propres au Québec ont besoin d’un coup de pouce

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Par Sophie Fillion


Andrée-Lise Méthot et Simon T. McDougall. Crédit photo: Sophie Fillion

Le Québec a le potentiel de devenir un chef de file à l’échelle internationale en développement de nouvelles technologies propres.  Il en possède les ressources, l' expertise , des incitatifs financiers et des coûts d’exploitation compétitifs. Pourtant, malgré ces avantages, les jeunes entreprises peinent à conquérir les marchés. L’entreprise montréalaise Ecofuel, en partenariat avec Cycle Capital Management, lance un nouvel accélérateur d’entreprises en démarrage pour leur venir en aide.

 

Le programme se présente sous la forme d’une plate-forme d’accompagnement visant trois objectifs: renforcer l’écosystème des technologies propres, augmenter les opportunités pour les investisseurs, ainsi que développer l’entreprenariat local et importer le talent étranger.

 

La raison même du projet est de fournir un accompagnement aux entrepreneurs du secteur par l’entremise d’un programme de mentorat et d’un investissement en capital allant de 70 000 $ à 100 000 $.  Il s’agit d’un support logistique et financier qui vise à accélérer l’entrée des entreprises sélectionnées sur le marché et ultimement contribuer à dynamiser ce secteur de l’économie au Québec.

L’initiative a vu le jour à la suite d’une étude réalisée par la firme Deloitte Samson Bélair & Touche pour le compte d’Écotech Québec, intitulée "Les technologies propres au Québec : Étude et étalonnage".

Cette dernière fournit une analyse des tendances de marché internationales afin d’identifier les axes stratégiques à mettre de l’avant pour permettre aux entreprises québécoises de se positionner dans le secteur. Les conclusions de l’étude révèlent que malgré l’existence d’un fort potentiel d’entrepreneuriat et d’innovations, les jeunes entreprises n'arrivent pas à faire leur place sur les marchés. L’enjeu majeur au positionnement du Québec comme leader dans le développement de technologies propres serait donc surtout une question de commercialisation.

Crédit photo: Sophie Fillion

"Le Québec et l’Ontario représentent le quatrième pôle d’innovation en Amérique du Nord, mais les entreprises du secteur ont de la difficulté à conquérir les marchés", a déclaré Andrée-Lise Méthot, fondatrice et associée directeure de Cycle Capital Management, lors du lancement du programme.  Madame Méthot croit fermement qu’un changement fondamental doit être opéré et que l’expérience proposée par l’accélérateur constitue un premier pas en ce sens.

 

"Devant l'ampleur des défis environnementaux et économiques actuels, les technologies propres sont appelées à jouer un rôle clé. Toutefois, comme tout secteur en émergence, elles doivent s’adapter et s’organiser afin de s’intégrer au paysage économique et social", a-t-elle appuyé.

 

1000 organisations prêtes à agir

À l’heure actuelle, le Québec compte près de 1000 organisations liées aux technologies propres, dont environ 500 entreprises innovantes et plus de 200 regroupements de recherche publique.[1]Le Québec a le potentiel de devenir un chef de file à l’échelle internationale quant au développement de nouvelles technologies,  grâce à son territoire riche en ressources naturelles, son expertise technique et académique, ses incitatifs financiers et ses coûts d’exploitation compétitifs.[1]

 

En outre, l’étude menée par Deloitte Samson Bélair & Touche met en évidence des retards significatifs pour l’industrie québécoise des technologies propres face à ses concurrents mondiaux. Par exemple, le Québec cumule un retard notable dans les secteurs de l'énergie solaire, la chimie verte ou la géothermie, alors qu’il performe bien au niveau de l’efficacité énergétique, la gestion des matières résiduelles, la conversion de la biomasse et l’hydroélectricité. Bien que le rapport conclut que le Québec devrait miser sur ses forces existantes pour renforcer sa position, l’apport d’une expertise étrangère, dans les domaines qui lui font défaut, pourrait élargir ses marchés.

Selon Simon T. McDougall, président-directeur général d’Ecofuel et entraineur-chef du programme, le Québec a tout ce qu’il faut pour prendre les devants dans la course aux technologies propres.

"Le défi principal du projet est d’attirer les entrepreneurs et investisseurs étrangers chez nous", a-t-il ajouté.

Les entrepreneurs ont jusqu’au 15 novembre pour soumettre leur candidature. Les intéressés sont invités à consulter le site internet du projet au www.ecofuelaccelerate.com

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