Portes ouvertes de TransCanada à Cap-St-Ignace : les citoyens s’interrogent

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Par Delphine Théberge


Photo de Travis S – Flickr

Même si TransCanada continue à rassurer la population sur son projet Oléoduc Énergie-Est  par la tenue de portes ouvertes, les citoyens se posent de nombreuses questions. Récemment de passage à Cap-St-Ignace pour parler du projet, l’entreprise albertaine s’est voulue convaincante sur les aspects de la sécurité, de la protection de l’environnement et de son sens des  responsabilités.

Malgré cela, les citoyens avaient des questions très précises: Quels cours d’eau de la région pourront bénéficier de valves de sécurité?  Quelle est la sensibilité, en kilopascal, des capteurs de pression qui détecte les fuites? Comment être assuré que la compagnie ne fera pas faillite? Quel type de station de pompage est-il prévu de construire à Cap-St-Ignace?  

 

Des réponses évasives

À ce sujet, plusieurs citoyens considèrent avoir reçu des explications évasives ou, carrément, de ne pas avoir obtenu de réponse.

Par exemple, Alexandre Jolicoeur, conseiller municipal de L’Islet, pose une question aux représentants de la compagnie depuis plus d’un an : quelle est la plus petite fuite que TransCanada est capable de détecter?

Mardi dernier, le 14 octobre,  après avoir obtenu des explications qu’il jugeait douteuses et après avoir démontré son agacement, il a finalement pu obtenir une réponse claire: une fuite de 1,5% du débit peut être décelée dans un délai de deux heures. Les plus petites fuites prennent plus de temps à être détectées.

Il est intéressant de savoir que pour obtenir cette réponse, M. Jolicoeur a été amené dans une salle à part. Pourquoi? Parce qu’il paraissait agacé? Parce que les représentants de la compagnie ne voulaient pas que les autres citoyens entendent cette réponse?

 

Des communications laborieuses

Néanmoins, l’ambiance de la soirée était assez cordiale. Des membres de Stop-Oléoduc étaient présents à l’extérieur pour donner des informations différentes de celles véhiculées à l’intérieur, sous l’œil discret d’agents de sécurité, assis dans leur voiture.  

Plusieurs citoyens ont déploré que certains représentants de TransCanada maitrisaient mal le français.

 « Ils cherchent leurs mots et ils ont de la difficulté à traduire leur pensée. Je ne savais pas si la personne avait vraiment compris ma question. C’est décevant, parce qu’ils devraient tous être capables de s’exprimer dans la langue des gens de la place », constate Kim Boulet, propriétaire de Cap-St-Ignace, directement touchée par le passage de l’oléoduc.  

 

Impacts sur la cohésion sociale ?

Toutefois, il faut mentionner que, parmi les visiteurs, il a été difficile de trouver des gens favorables au projet d’oléoduc. Ils sembleraient que certains soient mal à l’aise d’afficher cette position.

Un citoyen, qui préfère garder l’anonymat, a mentionné qu’il n’était pas bien vu dans la région de se prononcer fermement en faveur du projet. Ce commentaire ouvre la réflexion sur les conflits potentiels pouvant être créés par le passage d’un oléoduc et sur l’impact que cela peut avoir sur la cohésion sociale.

 

Source: GaïaPresse

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