Réduire le bruit dans les transports pour améliorer la qualité de vie

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À l’heure actuelle, environ 500 000 des 2,5 millions de travailleurs du Québec s’exposent quotidiennement à des niveaux de bruit susceptibles d’engendrer des problèmes d’audition, et en plus, la surdité professionnelle touche 100 000 Québécois. Afin de contribuer à réduire les niveaux de bruit des moyens de transport, en particulier dans les avions et les automobiles, l’Université de Sherbrooke, en partenariat avec Airbus, Snecma, Technofan et Valeo, lance la Chaire industrielle d’aéroacoustique, dont le titulaire est le professeur Stéphane Moreau du Département de génie mécanique. Ce partenariat prévoit un investissement d’une valeur de 1 979 703 $ dans le domaine de l’aéroacoustique, et ce, pour une durée de cinq ans.

Aujourd’hui avait lieu à l’Université de Sherbrooke le lancement d’une nouvelle chaire industrielle d’aéroacoustique. Pour l’occasion, les partenaires se sont réunis dans la salle de soufflerie anéchoïque, où sont faites les expérimentations visant la réduction du bruit dans les transports. De gauche à droite : Saïd Elkoun, directeur du Département de génie mécanique de l'UdeS, Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche, à l'innovation et à l'entrepreneuriat (UdeS), Stéphane Moreau, professeur et titulaire de la chaire industrielle d’aéroacoustique, Vincent Blandeau, responsable bruit de soufflante et d'hélice, Département d'acoustique et d'environnement (Airbus) et  Manuel Henner, responsable simulation et conception GMV (Valeo). Photo : Michel Caron, Université de Sherbrooke.

L’équipe de recherche étudiera le bruit qui est produit lorsque des écoulements d’air interagissent avec les surfaces des véhicules. « Avec Airbus, Snecma et Technofan (filiales du Groupe Safran), nous étudierons le bruit des avions et avec Valeo, nous aborderons les problèmes acoustiques liés aux systèmes de ventilation des automobiles et du système de climatisation installé dans l’habitacle », annonce le professeur Moreau de la Faculté de génie. Une telle démarche s’arrime bien avec les objectifs 2020-2050 poursuivis par l’Advisory Council for Aviation Research and Innovation in Europe (ACARE), le NextGEN-CLEEN initiative (USA) et le GARD’N (Canada) qui requièrent une forte diminution des niveaux de bruit des moyens de transport au niveau mondial. Les quatre partenaires font face à l’émergence de nouvelles règlementations en matière de diminution des émissions sonores, dans un environnement de compétition internationale accrue.

« Dans un contexte de densification urbaine, où autoroutes et aéroports côtoient désormais d’importants quartiers résidentiels, les gouvernements et les municipalités imposent un encadrement réglementaire de plus en plus strict des émissions sonores, explique le professeur Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche, à l’innovation et à l’entrepreneuriat de l’UdeS.  La création de cette chaire permettra de consolider, à l’échelle canadienne et internationale, la masse critique de recherche dans ce créneau essentiel. De plus, la présence de partenaires industriels d’envergure permettra d’accélérer le transfert des nouvelles connaissances, dont les retombées toucheront le public dans son quotidien. »

La Chaire industrielle d’aéroacoustique développera de nouvelles connaissances communes dans l’industrie aéronautique et des transports, notamment sur les machines tournantes et les jets des turboréacteurs. « C’est un privilège pour Airbus de contribuer à l’avancement des recherches en étudiant les sources de bruit et en effectuant des simulations et des essais dédiés détaillés en laboratoire, dit Vincent Blandeau, du département d’acoustique et d’environnement chez Airbus, à Toulouse. Nous voyons dans cette chaire la possibilité de développer de nouveaux outils et de nouvelles technologies en matière de réduction du bruit afin de nous permettre de demeurer un chef de file mondial dans le domaine aéronautique. »

Face à l’accroissement du trafic routier et des congestions dans les grandes agglomérations, les constructeurs automobiles font face à des normes d’émission sonore de plus en plus sévères. « Pour le groupe Valeo, les performances acoustiques des systèmes automobiles doivent être prises en compte dès les phases amont de conception car il s’agit à la fois d’améliorer le confort des passagers et de réduire les nuisances sonores en milieu urbain, précise Manuel Henner, du groupe moto-ventilateur chez Valeo, à La Verrière en France. Les études entreprises avec le professeur Moreau nous ont permis de progresser dans la compréhension des phénomènes physique à l’origine du bruit de ventilation, et d’apporter des moyens d’amélioration significatifs à nos départements R&D. »

« Nous proposerons des solutions de réduction de bruit en jouant sur les sources primaires et secondaires », commente le professeur Moreau. Les chercheurs bénéficieront notamment de l’expérience acquise à l’UdeS sur la technologie SimpleSilence™, qui consiste à dessiner des obstructions en amont du ventilateur à contrôler, et de la collaboration avec l’Université de Siegen en Allemagne sur les méthodes de contrôle passif et actif. La chaire industrielle permettra également la formation de personnel hautement qualifié qui pourra ensuite être embauché par les partenaires, notamment pour l’utilisation des nouveaux outils.

Il est à souligner que la chaire se concentrera sur le bruit du système propulsif installé ou non sur les avions, et des systèmes de ventilation de refroidissement ou de climatisation embarqués. « Nous analyserons et modéliserons des mécanismes de bruit des turboréacteurs ou des systèmes alternatifs comme les hélices, et des systèmes de ventilation aéronautiques et automobiles », conclut le professeur Stéphane Moreau, spécialiste de l’aéroacoustique.

 

Source: Université de Sherbrooke

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