25 bonnes raisons de soutenir le droit de l’environnement

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Par Marina Tymofieva


Parce que les manifestations suffisent rarement à changer les lois, bien des citoyens apprécient le travail du Centre Québécois du droit de l’environnement (CQDE), seul organisme au Québec à utiliser le droit comme outil pour faire respecter notre environnement.

Dans le cadre de son 25e anniversaire, le CQDE lance donc sa première campagne de collecte de fonds pour assurer la survie de l’organisme : une campagne lancée sous le titre de « 25 bonnes raisons » de soutenir le droit de l’environnement.

 

La mission du CQDE est de protéger les espèces en voie de disparition, d’être les chiens de garde des  gouvernements afin qu’ils respectent leurs propres lois. Les avocats membres du CQDE exigent que le droit de l’environnement prime sur les intérêts des entreprises. Ils oeuvrent aussi à faire évoluer la jurisprudence dans les domaines juridiques liés à l’environnement. 

« Il y a 25 ans, les fondateurs du CQDE étaient des visionnaires, il y a 10 ans, c’était des pionniers. Aujourd’hui, le CQDE est dans l’ère du temps » a déclaré Karine Péloffy, directrice générale du CQDE.

C’est, en effet, en 1989, alors que le droit de l’environnement était à peine en développement, que des avocats déjà sensibles à cette cause ont créé le CQDE. Grâce à leur travail, certains concepts juridiques de l’environnement ont pu être innovés.

En 2007, les subventions du CQDE ont été coupées. Depuis, l’organisme a connu des périodes pour le moins difficiles.

Le problème, selon Karine Péloffy, c’est que le gouvernement a une vision de l’environnement à court terme.

« Le fédéral a démantelé beaucoup de lois environnementales, et au lieu d’en faire des nouvelles, il dépose des règlements au cas par cas » a souligné madame Péloffy.

Pour contester ces règlements, le processus est compliqué. « Aller en cours coûte cher, et si on subit une défaite c’est comme si on se tirait dans le pied puisque la suite du processus juridique risque d’être deux fois plus compliquée… » a expliqué la directrice. C’est pour cette raison que le CQDE choisit rigoureusement les causes qu’il porte devant les tribunaux.

 

Faire beaucoup avec peu

À l’heure actuelle, le centre compte deux salariés seulement, et c’est le double de l’an dernier. Offrant un service d’aide aux citoyens sur les questions de droit de l’environnement, les employés et bénévoles du Centre passent parfois de 5 à 10 heures pour collecter les informations nécessaires et répondre à la demande. Et ceci, en plus de travailler sur les gros dossiers.

Par exemple,  en 2014 seulement, les juristes du CQDE, en grande partie bénévoles, pilotaient quatre importants recours de front. En septembre dernier, ils obtenaient une grande victoire en Cour supérieure en forçant l’arrêt des forages entrepris par TransCanada dans l’habitat des bélugas qui avaient été autorisés par les deux gouvernements, sans avis d’expert.

C’est aussi le CQDE qui tente de protéger la rainette faux-grillon, une minuscule grenouille, d’une menace imminente par un recours à l’encontre du ministère fédéral de l’Environnement en vertu de la Loi sur les espèces en péril. 

Ils sont présentement devant la Cour supérieure pour que le projet de cimenterie de Port-Daniel-Gascons soit soumis à une étude d’impact du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Ce sont aussi ces mêmes avocats qui sont allés jusqu’à la Cour d’appel du Québec pour que les régimes de protection de l’environnement prévus dans la Loi sur la qualité de l’environnement soient appliqués à l’égard des activités de forages prévus sur l’ile d’Anticosti.

« Ma bonne raison de soutenir le CQDE, c’est parce qu’on a besoin de vigiles qui veillent à ce que les lois soient respectées, à ce que les intérêts privés n’empiètent pas sur notre patrimoine commun : notre terre, notre air, notre eau. », a confié le comédien Emmanuel Bilodeau, qui soutient la campagne « 25 bonnes raisons ».

Les citoyens sont invités à se rendre au www.25bonnesraisons.org pour faire un don et à partager leur bonne raison de soutenir le droit de l’environnement dans leurs réseaux sociaux.

 

Source: GaïaPresse

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