LETTRE D’OPINION: L’Institut des sciences de la mer de Rimouski et TransCanada : une mésalliance à l’horizon?

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L’Institut des sciences de la mer de Rimouski songe sérieusement à ouvrir sa porte à la compagnie TransCanada, responsable du projet Oléoduc Énergie Est. C’est un article d’Alexandre Shield, du journal Le Devoir, intitulé Une chaire d’étude sur le béluga, TransCanada veut s’associer à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski, paru le 7 novembre 2014 qui en fait état. Nous qui aimons le fleuve Saint-Laurent, qui considérons que son eau doit demeurer potable et que la vie qui y foisonne n’a pas à être chosifiée, mais protégée, avons récemment été stupéfiés par cette nouvelle.

Mme Ariane Plourde, directrice de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski, dont les propos étaient rapportés par Le Devoir, a déjà participé à deux rencontres avec TransCanada à ce sujet, et, bien qu’elle n’en était pas au stade de confirmer si l’Institut ira de l’avant ou non, les discussions se poursuivent pour, notamment : « … s’apprivoiser et comprendre les attentes de chaque côté. » 

Cette association potentielle de l’Institut est extrêmement préoccupante et soulève bien des questions. Le partenariat avec TransCanada respecterait-il l’esprit qui gouverne les travaux de l’Institut, soit d’évaluer les impacts de l’activité humaine sur l’environnement des milieux côtiers et ses ressources ? Nous comprenons que les sources du  financement universitaire sont restreintes. Il peut être tentant de s'associer avec un partenaire externe mais selon ce que deux experts,  Marc-André Gagnon et Sergio Sismondo écrivaient sur le site EvidenceNetwork.ca, Non-Partisan Health policy Experts and Evidence, que ''…un chercheur complaisant a plus de chance d'obtenir du financement externe''.1 Nous, Québécoises et Québécois, qui avons créé et soutenu financièrement l’Institut, nous inquiétons pour son indépendance scientifique si jamais il s’associait avec un partenaire comme TransCanada dont les intérêts sont peu compatibles avec le bien-être des Bélugas.

En sommes-nous rendus au point où l’autoroute du pétrole sale des sables bitumineux sera pavée par nos institutions universitaires qui s'autocensureront afin de conserver leur financement 

Nous prions l'Institut de renoncer à une telle association qui brimerait son impartialité et son indépendance dans ses conclusions de recherches futures.

 

Source: Les membres du comité de coordination d’Alerte Pétrole Rive-Sud, un mouvement citoyen 

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