L’industrie agricole : une vache à lait pour l’État

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Par Denise Proulx

 

Photo de NightThree – Wikipedia commons

La richesse créée par les productions agricoles et la transformation agroalimentaire, de même que leurs fournisseurs et leurs employés, a rapporté plus de 17 G$ au PIB québécois en 2013. C’est ce que dévoile aujourd’hui l’Union des producteurs agricoles (UPA), dans le cadre de la publication de trois études économiques.

En effet, selon la firme ÉcoRessources, qui a produit l’analyse de diverses données statistiques pour l’UPA,  avec des revenus de 15,5 G$, l’industrie agricole a permis aux  divers paliers de gouvernement de retirer plus de 3,9 G$ en revenus.

« On y constate que le PIB réalisé par le seul secteur des cultures agricoles et des élevages représentait 1,1 % du PIB de la province. Il est comparable à celui engendré par l’extraction minière, de pétrole et de gaz (1,4 %), par l’industrie chimique (1,0 %) et par les entreprises produisant du matériel de transport (1,8 %) », affirme le responsable des études, Renaud Sanscartier, analyste chez ÉcoRessources.

Globalement le secteur agricole et agro-alimentaire génère à lui seul 5,9 % du PIB global de la province.

 

Créateur d’emplois

Les activités des divers secteurs liés à l’agriculture donnent du travail  à 200 000 personnes, contribuant à près de 9 G$ au PIB de la province.

« Par exemple, nous avons découvert que pour un investissement de 100 M$, le secteur agricole crée 1 042 emplois exprimés en personnes-année, tandis que l’industrie de la construction en crée 846, l’industrie forestière 871 et les finances et les assurances 592 », poursuit Renaud Sanscartier.

 

Confiants en l’avenir

Il n’est donc pas étonnant que plus de 65% des entrepreneurs agricoles et agroalimentaires affichent un haut niveau de confiance face à l’évolution de leur industrie au cours des trois prochaines années.  La confiance atteint même 76% chez les entrepreneurs spécialisés en production animale et 87% chez les producteurs agricoles qui ont un chiffre d’affaires supérieur à 500 000 $.

Par contre, ces derniers identifient plusieurs obstacles qui peuvent freiner leur développement, dont les plus importants sont les prix obtenus pour les produits mis en marché, la disponibilité de la main-d'œuvre ou le coût des intrants.

 

Réduire l’endettement

La réduction de l’endettement fait partie des priorités de la majorité des entrepreneurs agricoles et agroalimentaires. De leur côté, les entrepreneurs du secteur de la transformation sont interpellés dans une plus grande proportion par la diversification de l'offre de produits ou services (65 % contre 31 %) et l’investissement dans la croissance (79 % contre 60 %).

Les agriculteurs voient toutefois la concurrence étrangère, les normes environnementales et la disponibilité de terres comme des réalités qui perturbent une part importante des revenus de leur entreprise. À l’inverse, les entreprises de transformation sont particulièrement touchées par la disponibilité de la main-d'œuvre.

En conséquence, les entrepreneurs agricoles souhaitent une  amélioration des programmes de soutien du revenu, suivie par la diminution de la lourdeur administrative et des contraintes règlementaires.

 

Moins de soutien de l’État

Les études d’ÉcoRessources démontrent, par contre,  que les prix à la consommation représentent 70,5 % du soutien total aux producteurs en 2013. À cause de la gestion de l’offre appliquée dans les productions du lait, des œufs et de la volaille, les consommateurs paient des prix plus élevés de leurs aliments.

Par contre, les transferts gouvernementaux de soutien à l’agriculture sont nettement inférieurs, ne représentant que 29,5 % du soutien total au Québec. Cette aide financière s’élève à 87,6 % aux États-Unis, 76,8 % dans l’Union européenne et 55,7 % dans l’ensemble de l’OCDE.

 

Source: Canal Argent

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