Les voix ignorées à la conférence de Lima

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Par Catherine Gauthier

 

Crédit photo: Catherine Gauthier

Alors que débutait la dernière journée de la conférence de Lima sur le climat, plus de 150 délégués de partout à travers le monde ont dénoncé les voix ignorées au cours de ces deux semaines intensives de négociations.

Des manifestants des Philippines, de la Tanzanie, de la République dominicaine et du Pérou ont dénoncé les impacts actuels des changements climatiques sur leurs populations.

« Nous souffrons déjà des destructions massives, de la perte de vies humaines et du déplacement de communautés, et ce, avec seulement 0,8 °C de réchauffement. La science nous dit qu’il est encore possible de limiter le réchauffement à moins de 1,5 °C, ce qui est la limite absolue que nous pouvons accepter, même si cela signifiera des conséquences encore bien pires pour nos communautés que ce qu'elles vivent déjà. Mais les gouvernements ne parlent déjà plus d’un objectif mondial, » a décrié Gerry Arances du Philippine Movement for Climate Justice.

« C’est de l'hypocrisie de la part des gouvernements des pays développés, » a pour sa part dénoncé Fazal Issa de Pan African Climate Justice Alliance de la Tanzanie.

« Les gouvernements des pays développés font pression sur les pays en développement, alors qu’ils n’atteignent même pas leurs objectifs et refusent à répétition d'inclure le financement pour le climat dans le cadre d'accords contraignants. Le financement pour les actions d'atténuation dans les pays du Sud fait partie des obligations et de la juste part des efforts que devraient déployer les pays développés, » a ajouté Issa, s’adressant à la foule.

« Nous voyons les impacts sur nos fermes et l’alimentation en République dominicaine. Nous voyons les routes inondées ou détruites. Nous voyons des gens mourir. Pour les travailleurs, les changements climatiques nous menacent, nous et notre droit au travail décent de telle sorte que nous allons résister et militer pour beaucoup plus que ce qui est sur la table ici à Lima » a lancé Massiel Figuereo de la Confédération nationale des syndicats de la République dominicaine.

« Au Pérou les glaciers disparaissent, l'Amazonie est en train de disparaître, et nous voyons la réalité des impacts climatiques ici. Les gouvernements le savent aussi, et nous devions agir. À partir de maintenant, il y aura plus d’actions de la part de tous – des citoyens, des militants, des paysans et des syndicalistes – pour affronter la crise climatique, » a conclu Lorena Del Carpio, du Movimiento Ciudadano Frente al Cambio Climatico (MOCICC), le Mouvement des citoyens sur les changements climatiques au Pérou.

À Lima, les parties n’ont plus que quelques heures pour s’entendre sur un nouvel accord international qui nous mènera à Paris à la fin de l’année 2015. 

 

Source: GaïaPresse

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