Par Gaëlle Crête
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| Photo de Julie-Anne Perrault |
Lundi matin, 11h00. Dans ce gris typique de novembre, j’embarquai dans l’avion qui me mènerait à Telchac Puerto, ville de deux mille habitants où je passerai les trois prochaines semaines. Il y fallait faire un diagnostic de développement durable, basé sur l’étude empirique des sphères environnementales, politiques, économiques, sociales et culturelles.
La culture. C’est un mot qui m’a dirigé durant ces trois semaines, je voulais qu’il guide nos réflexions, nos actions. Je trouvais important de tenter de ne pas regarder les choses avec nos yeux. Mes yeux de moi, influencés par mon milieu, mes yeux de montréalaise.
J’ai tenté de regarder avec des yeux objectifs, de remettre en question mes opinions, d’être critique afin de réellement voir, réellement vivre.
À travers une cinquantaine d’entrevues, j’ai découvert des gens. Des habitants ayant des besoins, des désirs, des aspirations. Une des choses magnifiques que les voyages nous apportent est sans aucun doutes les rencontres, celles avec ces gens que l’on croise sur notre chemin, celles qui nous forgent, qui nous font nous adapter à un nouvel environnement.
Dans un projet de réalisation d’un diagnostic, on se retrouve souvent à travailler en termes de problématiques. Cependant, nous ne pouvions évaluer ceux-ci adéquatement sans avoir auparavant parler avec les gens. Il nous fallait comprendre, écouter pour ainsi solutionner.
Mais pour comprendre, il fallait se lancer, se lancer dans de l’inconnu, accepter de connaître surtout. Manger de la pieuvre dans son encre par exemple !
Durant ces trois semaines, nous avons tissé des liens et appris énormément sur la communauté. Nous avons compris que les habitants manquaient de motivation pour changer certaines choses parfois et qu’en ce sens, il nous fallait leur donner des projets dont ils aimeraient prendre part, qui auraient un sens pour eux.
Il était étonnant de voir que malgré le manque de motivation, les gens avaient le désir de voir les choses changer. Ils voulaient que leur ville soit belle, attrayante.
En amont du projet, j’avais commencé à me questionner sur le tourisme, sur la façon qu’il avait de modifier certains rapports que je trouve précieux entre les gens, sur la place qu’il avait dans le rôle central de la culture.
C’est en parlant avec les habitants de Telchac que j’ai compris qu’il n’y avait pas que cela. Pour eux, le tourisme était une fierté, j’ai pu voir dans leurs yeux le désir, l’envie de montrer leur ville.
Trois semaines plus tard, 8h30, c’est sous un soleil à peine levé, mais déjà chaud que je quitte le Mexique. J’ai un rapport à écrire en tête, des problématiques qui tournent autour, mais surtout, j’ai le passage de tous ces gens que j’ai croisé marqué dans ma tête, ces gens qui veulent s’améliorer, ces gens qui veulent donner ce dont ils ont.
Source: Gaëlle Crête, participante au programme Jeunes au Coeur du Changement de la FJDD, pour GaïaPresse
