Des aires protégées adaptées en périphérie de Québec ?

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Par Amaury Paul


Photo de Mélissa Chapdelaine Poirier – Tous droits résérvés

Deux municipalités périurbaines de Québec, Stoneham-et-Tewkesbury et Saint-Gabriel-de-Valcartier, ont été ciblées dans une étude portant sur les aires protégées de catégorie IV, V VI. Ce projet a été financé par la Conférence régionale des élus (CRÉ), qui a comme objectif d’atteindre 12% du territoire en aires protégées et d’explorer l’établissement de 3% supplémentaire en aires protégées moins stricte et plus adapté au milieu habité.

Concrètement, la mise en place de ces mesures de protection a pour but de sauvegarder l’intégrité écologique tout en maintenant les activités humaines sur un territoire.

En juin 2013, le Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy (CERFO), la Société d’histoire forestière du Québec (SHFQ) et Nature Québec, publiaient conjointement un premier rapport qui dressait un portrait de la biodiversité et des éléments d’intérêt de ces municipalités.

 

Une protection adaptée

Les statuts  d’aire protégée « moins stricte » (de catégorie IV à VI) pourraient permettre de garder des activités forestières et agricoles tout en assurant les objectifs de conservation sur un territoire.

 Publié en décembre 2014, un second rapport porte sur la consultation d’intervenants régionaux, issus de différents secteurs d’activité et milieux professionnels, par le biais de méthodes qualitatives. Les acteurs rencontrés identifient l’étalement urbain comme « la principale menace sur l’environnement et la qualité des paysages ».

Ce travail a permis de mettre de l’avant les différentes sensibilités et opinions sur le sujet. Mais ce sont surtout les craintes qui en ressortent. Delphine Théberge, l’une des auteurs du rapport, explique que le projet Estran en Gaspésie, qui est en démarche pour l’obtention d’un statut de paysage humanisé (catégorie V) depuis plusieurs années, a pu amener des craintes face à la lourdeur administrative liée à un tel projet.. « Tout projet de développement peut amener des craintes », poursuit-elle. « C’est un paradoxe, les gens disent qu’une bonne réglementation est moins compliquée qu’une aire protégée. Mais une bonne réglementation, c’est aussi contraignant. »

 

Responsabilité gouvernementale

Afin de faciliter l’acceptabilité sociale de la protection des territoires de valeur écologique reconnue, le rapport recommande donc au gouvernement d’éclaircir « les incertitudes et les zones floues » qui entourent « le concept des aires protégées moins strictes, toujours au stade d’expérimentation ponctuelle ».

Toutefois, à ce jour, il n’y a « aucune certitude » que des aires protégées moins strictes voient le jour dans la région, admet Delphine Théberge. Il s’agit de projets collectifs qui doivent émaner de la volonté des intervenants du milieu. « On a exploré le potentiel d’un tel projet. Aux acteurs du terrain de prendre la suite », conclut-elle.

 

Source: GaïaPresse

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