Diagnostique de développement durable de la ville de Telchac Puerto, Yucatan, Mexique

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Par Julie-Anne Perrault

 

Les ruines Uxmal

« Alors, tu viens sauver le monde ? » s’exclama avec une pointe de mépris un Mexicain de Mérida avec qui je discutais de ma présence au pays. Je frémis. Une jeune femme sans expérience pouvait-elle vraiment apporter quelque chose à une communauté d’un pays du Sud pendant un simple projet de développement durable de trois semaines ? Cette histoire de « sauveur blanc », je l’ai entendue maintes et maintes fois. Elle me fait toujours grincer des dents, ne sachant pas sur quel pied danser. Dans un sens, c’est certain que les pays du Nord ont des connaissances techniques plus avancées que celles des pays du Sud. Cependant, est-ce une excuse suffisante pour venir dire – voire imposer – aux gens de ces pays qu’on ne connait que de surface ce que nous croyons qui les aidera ? J’aurais pu délibérer longtemps en lisant de multiples textes sur le sujet, mais j’ai préféré aller voir de mes propres yeux grâce au projet de diagnostique de développement durable de la ville de Telchac Puerto sur la péninsule du Yucatan, organisé par la FJDD (Fondation des Jeunes pour un Développement Durable).

Rencontre avec le directeur de l'école préparatoire

Une fois en action, j’ai compris. J’ai compris que ce devait plus être un échange culturel qui allait profiter aux deux parties. J’ai compris qu’il fallait autant apprendre qu’enseigner et que c’est l’attitude plutôt que les aptitudes qui allait bénéficier le plus à tous.

 

À Telchac Puerto, cette petite ville de pêcheurs peu organisés lorgnant un développement du tourisme et de l’économie, notre venue n’a pas fait tant de vagues, mais elle a certainement marqué certains acteurs importants de la ville, ces gens qui tentent de faire une différence dans leur monde, sans trop savoir comment s’y prendre. Ils désirent ardemment le changement, mais le craignent à la fois – rien de bien différent d’ici, au final, bien que ce soit vécu autrement. Ils souhaitent développer leur culture, diminuer le nombre de chiens errants et améliorer le système de traitement des déchets, entre autres. Au fils d’entrevues et de rencontres plus inspirantes les unes que les autres, nous avons pu conclure qu’ils ont déjà tous les éléments nécessaires pour accomplir ces projets d’envergure.

Beatriz Flores (directrice du DIF et femme du maire) en costume traditionnel

Ils n’ont pas besoin de ce « sauveur blanc ». Juste d’un miroir qui les montrera forts et résilients tels qu’ils le sont vraiment. Si c’est la confection de miroirs qui est la force des pays du Nord, alors leurs projets dans les pays du Sud ont raison d’être.

 

Source: Julie-Anne Perrault, participante au programme Jeunes au Coeur du Changement de la FJDD, pour GaïaPresse

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